Vrai ou faux mobilier ? Une affaire qui reste à… Prouvé

Neuf ans que traîne cette affaire judiciaire. Elle empoisonne le marché de l’art, déjà sous le coup du scandale des faux meubles XVIIIe de Versailles. Mais la nomination, il y a quelques mois, de la juge d’instruction Aude Buresi (l’une des trois qui a mis en examen François Fillon) pourrait donner un coup d’accélérateur à cet épineux dossier, qui risque toutefois de plomber le marché de Jean Prouvé et, par ricochet, celui du mobilier des années 1950.

C’est une guerre entre marchands. Trois figures parisiennes de renommée mondiale – François Laffanour, Patrick Seguin et Philippe Jousse – accusent leur éminent confrère Éric Touchaleaume d’avoir mis en vente du mobilier Prouvé de fabrication contrefaite.

Éric Touchaleaume soupçonne ses trois rivaux de vouloir «l’éliminer»

Entre eux le ton monte depuis la Biennale des antiquaires de 2006, quand François Laffanour a tenté de faire retirer du stand d’Éric Touchaleaume des meubles qu’il estimait douteux. Mais le point d’orgue du litige est arrivé deux ans plus tard, avec la vente aux enchères d’une partie de la collection de Touchaleaume, le 15  avril 2008, chez Artcurial. Ce jour-là, Laffanour, Seguin et Jousse ont acquis pour 213.142 euros, deux fauteuils et une table. Le puissant galeriste américain Larry Gagosian a acheté lui aussi une table «trapèze» avec un éclairage sous son plateau pour 229.000 euros, en couverture du catalogue.

Or, une année après avoir fait cette acquisition, chacun des trois marchands concurrents a porté plainte, doutant de l’authenticité de leurs achats. De faux documents auraient été produits au catalogue. Pourtant, «avant la vente, personne n’a mis en cause ces documents, qui ont d’ailleurs été intégrés au volume IV du catalogue raisonné de Prouvé par Peter Sulzer avant la vente», affirme Nicolas Orlowski, Pdg d’Artcurial qui s’est constituée partie civile. Éric Touchaleaume crie au complot, soupçonnant ses trois rivaux de vouloir «l’éliminer». Les expertises scientifiques s’enchaînent. Mais pour l’heure, la justice n’a toujours pas tranché.

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