Mobilité à l’européenne

Personne en Europe ne peut prétendre être le fournisseur européen. Des fournisseurs nationaux sont apparus dans quelques pays mais dans la plupart des autres cela se limite à des initiatives locales d’envergure limitée. Les autorités Européennes ne se sont pas engagées dans cette voie. Futurelearn (2013), au Royaume-Uni, est une entreprise privée, une charity, de l’Open University. Futurelearn a l’ambition de réunir le meilleur des universités britanniques et de l’offrir au monde entier. Plus récemment, elle a invité des universités étrangères à se joindre à elle mais à la condition de publier des cours uniquement en anglais. Futurelearn développe son propre système, prétendant offrir un éclairage différent de la pédagogie, en encourageant les interactions entre les élèves. L’accès est gratuit mais une déclaration de participation (statement of participation, un certificat non vérifié) coûte 29 £. Une déclaration de scolarité (certificat vérifié) coûte 119 £. Futurelearn ne cherche pas d’autres ressources. Sa dépendance totale de l’Open University est sa faiblesse : la compagnie a récemment annoncé qu’elle était déficitaire de £ 17M, en raison de la diminution du nombre d’élèves inscrits en formation à distance. Son avenir reste donc en suspens. France Université Numérique (FUN 2013) est une initiative nationale lancée par le Ministère de l’enseignement supérieur en France en Juin 2013. FUN a fait le choix de Open EdX. C’est maintenant un consortium qui comprend la plupart des universités françaises. FUN délivre des attestations (certificats non vérifiés). Très bientôt, ses membres délivreront des ECTS (système européen de transfert de crédits) par le biais d’examens classiques ou avec un contrôle à distance comme le pratique EdX et Coursera. Les membres du consortium paient une redevance de € 5.000 pour pouvoir afficher deux MOOC par an et jusqu’à 20.000 € par an pour un nombre illimité de MOOC, 5 SPOC et la possibilité d’utiliser la plate-forme pour offrir leurs cours en formation continue en ligne. Un rapport récent (France Stratégie 2016) mentionne que FUN doit trouver des ressources supplémentaires par la vente de cours de formation continue à l’industrie ou à d’autres universités. FUN est le seul exemple d’une initiative lancée par l’Etat et largement subventionnée par lui. C’est là sa difficulté car les ressources de ses partenaires sont limitées. Iversity (2015), société privée en Allemagne avec des subsides, au démarrage, de la ville de Berlin, a défini un modèle d’affaire avec un double rôle : fournisseur classique de MOOC et simultanément développeur de sa propre ligne de cours. Iversity se présente également comme courtier d’ECTS pour les étudiants européens. Bien que les universités européennes aient normalisé leurs programmes d’études, il est difficile aujourd’hui pour un étudiant européen d’inclure des ECTS externes dans le curriculum de l’université où il/elle est inscrit. Iversity prétend agir comme intermédiaire bien qu’aucun règlement ne permette d’envisager aujourd’hui des transferts automatiques entre institutions. MiriadaX, en Espagne, est moins connu. Pourtant, comme le montre la figure 2, il est le deuxième fournisseur en Europe. Cette plate-forme, de langue espagnole, collabore avec 45 universités d’Espagne et d’Amérique du Sud et a le soutien de Telefonica et de Banco Santander. Son modèle d’affaires est inconnu. MiriadaX semble être principalement orienté vers l’éducation en Amérique du Sud. Récemment il a abandonné ses propres développements et a basculé vers Open EdX. Ceci clos la liste des fournisseurs les plus connus qui travaillent avec les universités en Europe, s’adressant principalement à leur propre pays, tout en étant prêts à étendre leur influence. L’EADTU (Association Européenne de l’Education à Distance) tente de réunir les informations sur les MOOC existants dans un portail et veut agir comme la plaque tournante Européenne par le biais d’une initiative européenne OpenupEd (OpenupEd 2014). EADTU désirerait également jouer le rôle d’un comité éditorial mais est seulement un relais d’information. Un certain nombre de start-ups se sont lancées dans le business des MOOC. Leur modèle d’affaires est principalement orienté vers la formation continue ainsi que certains secteurs de l’enseignement supérieur en mesure de fournir une formation technique d’un intérêt direct pour les entreprises. Elles vendent leurs cours à des particuliers et à l’industrie. Openclassrooms, en France, en est un exemple représentatif : pour 20 € par mois toute personne peut avoir accès à tous les documents de cours de la société, pour 90 € on peut suivre un cours sous forme de MOOC et disposer, pendant sa durée, d’un tutorat distance hebdomadaire en groupe. Pour 300 €, ce tutorat devient personnel. Beaucoup de fournisseurs ont construit leurs modèles d’affaires autour de la notion de freemium : accès gratuit ou peu cher aux documents de base et différents niveaux de droits d’inscription selon le niveau de formation recherché.

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