La Rochelle, le débat PS – EELV tourne à l’affrontement

Samedi, La Rochelle se réveille sous le soleil : les militants socialistes cherchent des coins d’ombre. Les minutes passent. Les ateliers et plénières débutent. On grimpe les escaliers et on se pointe à l’atelier, Bilan de l’accord PS-EE-LV: ce qu’il reste à faire ? La petite salle se remplit, lentement. Face aux militants, Jean-Marie Le Guen (Secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement), Olivier Faure (député PS), Eva Sas (députée EE-LV) et David Cormand (EE-LV). Ils prennent la parole. Les échangent débutent en douceur. David Cormand explique les raisons du départ des écolos du gouvernement. Jean-Marie Le Guen vante le bilan écologique de Ségolène Royal. Il cause de la COP 21 à Paris. La salle applaudit. Tout le monde est beau. Tout le monde il est gentil.

Le débat avance, le micro tourne, atterrit entre les mains des militants. Nouvelle ambiance. Les militants chargent les invités écolos. Certains déplorent les alliances EE-LV avec le Front de gauche. D’autres reviennent sur le départ de Cécile Duflot du gouvernement. Ils accusent, aussi, EE-LV de s’être transformé en «ennemi». Les têtes changent. Jean-Marie Le Guen se marre. David Cormand et Eva Sas prennent des notes. Et Olivier Faure enfile, pour l’instant, le maillot d’arbitre.

La parole revient du côté des politiques. David Cormand: «Sans les voix des écologistes, il n’y aurait pas de majorité socialiste à l’assemblée. Et sans les voix de Mélenchon et de Joly, Hollande n’aurait pas été élu.» La salle gronde. Cormand justifie l’autonomie des écolos lors des prochaines régionales. Jean-Marie Le Guen prend la main. Il ne rigole plus. «Ce n’est pas l’autonomie que l’on vous reproche, c’est votre stratégie qui est celle du remplacement du PS. C’est très désagréable et je ne vois pas où est l’appétence des Français à la réorientation que vous proposez», dit-il. Il parle de la «Mélenchanisation» des écolos. Eva Sas rétorque : «Jean-Marie (Le Guen), ne nous parle pas de Mélenchonisation.» Le Guen : «Vous faites des alliances avec lui.» Sas :«Nous restons écolos.» L’échange se tend, se muscle.

Le micro retourne dans la salle. Les militants attaquent de nouveau. Jean-Marie Le Guen rigole, une nouvelle fois, et acquiesce. Présent dans la salle, Jonathan Sorel, le directeur de cabinet d’Emmanuelle Cosse (secrétaire nationale EE-LV). Il prend le mic et lâche : «Je suis militant écologiste et ce n’est pas la première que je me sens insulté par toi Jean-Marie.» L’heure avance et le débat devient bouillant.

En conclusion, Olivier Faure, parle du risque FN : «En PACA, lors des régionales, on risque de soutenir Estrosi face à Le Pen au second tour parce que les écolos refusent le rassemblement de toute la gauche.» Eva Sas : «Pas toi Olivier, pas toi.» David Cormand embraye. Il rappelle que les écolos ont toujours fait alliance au second tour pour barrer la route à la droite. Puis, il cite des cas contraires. «Par contre les socialistes en Bretagne et à Grenoble ont refusé de faire alliance avec nous lorsque nous sommes arrivés devant eux. C’était un manque de loyauté.» Jean-Marie Le Guen grimpe tous les tours : «Qu’on vienne nous parler de loyauté, dans l’accord il y avait le vote du budget !» Cormand replonge : «Tu confonds loyauté et soumission».

Le dernier mot revient à Eva Sas : «Je suis déçue de cet atelier, tout ce qu’on a montré aujourd’hui ce sont nos divergences. Il y a ici peu de bienveillances. J’ai l’impression que c’est une stratégie de communication pour nous décrédibiliser. Aujourd’hui, j’ai entendu un procès. Je ne suis pas sûr qu’on va construire quelque chose ensemble demain.» La salle se vide. Le débat, sans issue, se prolonge dans les couloirs.

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