Fast and Furious 8: un divertissement industriel et bourratif

ll arrive à Fast and furious, 8e du nom, ce qui arrive à bien des gens. Avec le temps, il est devenu riche, puissant, et il a pris de l’embonpoint. Quand le premier film a déboulé sur les écrans, en 2001, c’était un nanar trépidant, avec une minceur de chat sauvage, un petit côté James Dean, une atmosphère de jeunesse fiévreuse et indomptée. Le scénario était rudimentaire, mais on s’en fichait bien, les vraies stars n’étaient pas les acteurs (le défunt Paul Walker, Vin Diesel toujours présent), mais les bolides rutilants aux moteurs trafiqués, dopés à mort, lancés dans la frénésie des rodéos illégaux. Tout cela filmé avec une folle dextérité par Rob Cohen. John Singleton lui a succédé en 2003. Il fallait frapper plus fort.

Fast and Furious 2 s’ouvrait sur une grande course sauvage rameutant des centaines de voitures folles, carrosseries extravagantes, moteurs surexcités, acrobaties rugissantes. Du cinoche du samedi soir, pas fatigant pour les méninges, mais qui vous en mettait plein la vue.

Fast and Furious 3 (2006), partait pour le Japon, mettait de l’exotisme dans les bolides américains en leur faisant découvrir le drifting, qui consiste à dévaler à toute berzingue les routes de montagne des environs de Tokyo. Mais le scénario s’empâtait un peu, il fallait justifier le voyage. Plus de récit, moins de cascades.

Vin Diesel serait-il passé du côté obscur de la force?

Devenue un phénomène quasi planétaire, la série a poursuivi sa course jusqu’à ce huitième bolide, vaste histoire d’espionnage qui se déploie sur plusieurs continents, à la manière d’un James Bond parodique, et met sur les dents tous les services secrets. Nouvelle venue dans la saga, Charlize Theron incarne la méchante, dangereuse terroriste high-tech. Vin Diesel, qui vient juste de convoler avec Michelle Rodriguez, serait-il passé du côté obscur de la force? Les streetracers de jadis sont devenus des agents secrets portant double ou triple masque.

Le début, filmé dans les rues colorées de La Havane, retrouve le côté marginal des débuts. Ensuite, il s’agit de sauver le monde. C’est une affaire de professionnels du grand spectacle. On ira jusqu’au char d’assaut sous la banquise. Les cascades sont luxueuses. L’esprit sympathique. L’intrigue embrouillée à souhait. C’est du divertissement industriel, bourratif mais pas déplaisant.

● Fast and Furious 8 – Bande-annonce

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