Mois : septembre 2015

Plusieurs milliers de personnes rassemblées à Paris en soutien aux réfugiés

«Pas en notre nom» : plusieurs milliers de personnes se sont réunies ce samedi après-midi à Paris pour un rassemblement de soutien aux réfugiés, à la suite d’un appel citoyen lancé sur les réseaux sociaux. «Ouvrez les frontières !», «Droit d’asile pour toute personne persécutée» ou encore «L’accueil pour moi c’est oui», pouvait-on lire sur des pancartes arborées par les manifestants, de tous âges et parfois venus en famille.

D’autres brandissaient la photo du petit Aylan, un Syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage de Turquie, une image qui a fait la une de nombreux quotidiens à travers le monde, suscitant une grande émotion. «J’en ai marre que les gens aient peur», a témoigné une participante, Véronique Wattiaux, 60 ans. «La société c’est un brassage permanent. Je veux représenter ceux qui sont pour l’accueil.»

Ce rassemblement, intitulé «Pas en notre nom – #RéfugiésMigrantsDignité», «est né d’une discussion sur Facebook, de gens qui se demandaient comment faire pour exprimer quelque chose spontanément (…) dire non aux politiques migratoires répressives qui conduisent à la mort de milliers de personnes et oui à l’accueil», a expliqué l’un des organisateurs, l’auteur et réalisateur Raphaël Glucksmann, fils du philosophe André Glucksmann.

L’appel sur Facebook de ce collectif citoyen a été relayé par plusieurs associations, comme SOS Racisme ou la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Des représentants de partis de gauche, socialistes, communistes et écologistes, avaient annoncé leur intention de se joindre à la manifestation.

Tensions devant la mairie du 18e arrondissement

Au même moment, des militants bataillaient avec la police devant la mairie du 18e arrondissement, rapportait un journaliste sur place, pour pouvoir fournir des couvertures et des vivres à des migrants qui se sont installés là après avoir été évacués du square Jessaint vendredi.

 

Une 60aine de migrants de la Chapelle installés depuis hier devant la mairie du 18e. Flics partout, toit nulle part. pic.twitter.com/2mrt8LUobZ

— Olivier Cyran (@OlivierCyran) 5 Septembre 2015

 

Contrairement à d’autres, qui ont accepté d’être conduits dans des centres d’hébergement, ces migrants ont choisi de rester dans le 18e arrondissement.

En Hongrie, une situation intenable

La Hongrie a lâché prise. Comme la Grèce et la Macédoine, elle est désormais impuissante à endiguer le flot de réfugiés : elle les laisse filer vers la frontière autrichienne. Les autorités hongroises ont acheminé des milliers de migrants à bord de quelque 90 bus à la frontière dans la nuit de vendredi à samedi. Et ceux qui sont encore dans le pays sont encouragés à suivre le mouvement. «Samedi matin, la police nous a dit qu’on pouvait partir si on voulait», raconte Idrissa Kane, un Sénégalais de 22 ans, qui se trouvait au centre de réfugiés de Debrecen, à l’est du pays, depuis 10 jours. Il a aussitôt pris le train pour la gare de l’Est où il a acheté un billet de train pour la frontière autrichienne. Des centaines de demandeurs d’asile ont quitté d’autres camps et ont, eux aussi, rejoint la gare de l’Est dans la journée de samedi ; si le trafic international reste interrompu, de nombreux trains ont été mis en circulation jusqu’à Hegyeshalom, bourg frontière entre l’Autriche et la Hongrie. De là, on franchit la frontière à pied. «Train bon pour Autriche ? Légal ?», interrogeait un migrant irakien devant des affichettes écrites à la main en anglais et en arabe, mises en place par des bénévoles hongrois, et indiquant les horaires des prochains départs. Dans la gare, pas un seul agent en vue : seule une poignée de policiers affables aiguillaient les centaines de voyageurs vers les quais.

La situation devenait intenable pour les autorités hongroises, débordées: plus de 50 000 migrants sont arrivés pour le seul mois d’août en Hongrie. Vendredi, la crise a atteint son paroxysme lorsque 300 personnes se sont rebellées dans un camp de transit au sud du pays et que 1 500 réfugiés sont partis à pied vers l’Autriche. Le soir même, le gouvernement annonçait qu’il affrétait des bus. «On ne peut pas forcer les gens à s’enregistrer chez nous s’ils ne le veulent pas», reconnaissait Janos Lazar, directeur de cabinet de Viktor Orban, le Premier ministre, ajoutant : «Personne ne nous a aidés, ni l’Union européenne, ni l’Autriche, ni l’Allemagne.»

«Tests»

En vertu des lois européennes les nouveaux arrivants, qui déposent une demande d’asile dès leur entrée en Hongrie, doivent rester dans des centres de réfugiés jusqu’au traitement de leur dossier, ce qui peut prendre plusieurs mois. Mais la grande majorité de ces candidats n’a aucune envie de s’éterniser, et surtout pas dans les spartiates camps hongrois. «Je dormais par terre, et les 3 sandwiches que l’on avait par jour étaient tellement mauvais que je ne mangeais que le pain», raconte Mohammad, originaire de Syrie.

Le gouvernement hongrois a tout fait pour empêcher les demandeurs d’asile de quitter le pays, allant jusqu’à fermer la gare de l’Est dimanche dernier. Mais le lendemain, soudainement, la gare était rouverte, les policiers disparaissaient et les trains pour Vienne et Munich étaient pris d’assaut. Le lendemain, tout aussi inexplicablement, l’accès de la gare était de nouveau bloqué aux migrants. Pourquoi une telle confusion ? Une dizaine de jours plus tôt, la chancelière Angela Merkel avait annoncé qu’elle ne renverrait pas les réfugiés syriens vers le pays par lequel ils étaient rentrés dans l’UE. Alors que ces derniers affluaient en Hongrie, des médias allemands suggéraient que des trains spéciaux pourraient être mis en place entre la Hongrie et l’Allemagne. Confus, perplexe quant aux intentions du pouvoir allemand, et sans doute lost in translation, Viktor Orban a décidé d’ouvrir la gare. «Nous avons fait un test», indique une source proche du gouvernement. En 1989, c’est avec le même pragmatisme que les communistes hongrois avaient «testé» l’ours soviétique, en proposant de désélectrifier le rideau de fer pour protéger les pauvres lapins qui s’y faisaient régulièrement griller.

«On veut l’Allemagne»

Le soir même de l’ouverture de la gare, la chancelière allemande signifiait aux Hongrois qu’ils devaient continuer à enregistrer et garder les réfugiés chez eux. Les autorités hongroises comprenaient qu’elles avaient fait fausse route et bloquaient les quais. Mais le gouvernement de Viktor Orban est largement responsable de la confusion et du chaos qui ont suivi. Il n’a jamais cherché à communiquer aux migrants. «Ils nous ont eus en nous vendant des billets de train ; ils savaient qu’on ne pourrait pas les utiliser», s’indigne Hassan, un Afghan de 25 ans. Comble de l’arnaque, le pouvoir a fait rouvrir la gare jeudi et des centaines de migrants se sont précipités à bord du premier train en partance pour l’Autriche. Mais le train était un leurre car il s’est arrêté près d’un centre de réfugiés. Se sentant trahis, les migrants ont refusé de sortir des wagons où ils sont restés près de 24 heures en criant: «Pas de camp ! On veut l’Allemagne !»«Ce gouvernement hongrois, je ne lui fais plus confiance du tout», assurait Saram Abadi, un informaticien syrien.

La Hongrie se vide vers le Nord mais au sud, l’afflux se poursuit. Samedi, la police hongroise bloquait l’accès d’un village frontalier de la Serbie à 200 Syriens et Irakiens. Au même moment, le parti d’extrême droite Jobbik manifestait devant le ministère de l’Intérieur en demandant le verrouillage complet de la frontière sud. Viktor Orban envisage d’y faire déployer l’armée. Sera-ce suffisant ? Rien n’est moins sûr. Signe du chaos dictatorial qui règne en Hongrie, le ministre de l’intérieur a choisi cette semaine… pour partir en vacances.

Le groupe Téléphone se reforme ? Non mais Allo quoi !

C’était la bonne nouvelle d’hier : Téléphone, le groupe mythique du rock français, se reformait le temps d’un concert. L’événement national aura lieu au Point Ephémère, le 11 septembre prochain, pour une poignée de 300 veinards. Certains l’avaient compris un peu en amont, lorsque Richard Kolinka, le batteur, avait porté sur sa page Facebook ce message énigmatique le 27 août :

Il y a un concert de rock, le 11 septembre au Point Ephémère, à ne pas râter. »

Excellente nouvelle en effet, puisque cela fait bientôt 30 ans qu’on l’annonce régulièrement… et que ça n’arrive pas. Récemment encore, le guitariste Louis Bertignac racontait, à la faveur d’un entretien radiophonique, qu’il avait réussi non sans mal à réunir les trois membres dans ce but. Mais à peine Jean-Louis Aubert aurait ouvert la bouche que Corine Marienneau, l’ancienne bassiste du groupe, lui serait tombé dessus :

Tu n’as jamais été le patron et tu ne le seras jamais. »

Rideau. En 2012, le producteur Gilbert Coullier avait réservé trois Stade de France, mais le projet est tombé à l’eau et Johnny Hallyday avait joué les vedettes de remplacement.

Téléphone le retour ?

Hier, sur RTL, Francis Zégut on nous annonçait donc une nouvelle historique, osons le mot. Sauf que, au risque d’éteindre le feu, de tuer l’enthousiasme béat, de passer pour des mauvais coucheurs ou d’infatigables grincheux, il nous faut le dire : c’est faux. Il n’y a pas plus de reformation du groupe Téléphone, le 11 septembre prochain, que d’apparition du Père Noël dans la nuit du 24.

Parce que le groupe Téléphone, qu’on le veuille ou non, c’est : Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac, Richard Kolinka et Corine Marienneau. Qu’on le veuille ou non ! Historiquement, moralement, juridiquement aussi. C’est pourquoi les 300 privilégiés assisteront au concert non pas de Téléphone, mais des Insus-portables. C’est un peu drôle, pas loin du ridicule.

Les Insus tels que présentés sur le site du Point Ephémère (Capture d’écran)

Mais Corine, qui fut tour à tour la compagne de Bertignac puis d’Aubert, est depuis des lustres personna non grata au sein du groupe. Son livre confessions, « Le fil du temps », dans lequel elle énonçait quelques vérités peut-être, du moins sa vision de ses années Téléphone, avait sérieusement déplu à ces messieurs. Les femmes dans le rock, c’est les femmes dans le rap : elles sont rares, voir indésirables.

Coup marketing

Pour information, Aubert, Bertignac et Kolinka se sont déjà retrouvés sur scène ensemble, c’était au Bus Palladium au mois de décembre 2013. Axel Bauer avait sans vergogne remplacé Corine Marienneau. Le Point Ephémère ne sera qu’une resucée du Bus Palladium.

Peut-être faut-il préciser, enfin, que le 20 novembre prochain, la maison de disques Warner projette toute une série de rééditions : l’intégrale des albums, un disque hommage et autres babioles à paraître le 20 novembre. Le concert « historique » du 11 septembre constitue un formidable lancement, un joli coup marketing.

Sophie Delassein

Le père d’Aylan : «Mes enfants m’ont glissé des mains»

La famille d’Aylan Shenu, l’enfant retrouvé mort, mercredi, sur la plage à Bodrum (Turquie), avait désespérément tenté de trouver asile au Canada. Sa demande avait été rejetée en juin, selon le quotidien canadien Ottawa Citizen. Selon les médias turcs, trois membres de cette famille de Kurdes syriens, fuyant Kobané, ont péri dans le naufrage d’un bateau surchargé qui tentait de rejoindre l’île de Kos : Aylan, 3 ans, son frère Ghaleb, 5 ans, et leur mère Rihanna, 27 ans.

Au total, treize personnes sont décédées dans le naufrage de deux bateaux. Le père, Abdullah, a survécu, et selon le quotidien canadien, son seul souhait désormais est de ramener leurs corps à Kobané, la ville syrienne ravagée par les combats, de les y enterrer, avant de s’y enterrer lui-même.

A Vancouver, c’est Teema, la sœur d’Abdullah, une coiffeuse établie au Canada depuis vingt ans, qui avait tenté de les faire accepter comme réfugiés. Sans succès. Le journal affirme que les autorités turques sont responsables de ce rejet, car elles auraient refusé de délivrer les autorisations de sortie nécessaires. «J’ai essayé de les parrainer, des amis et des voisins m’ont aidée en offrant des garanties bancaires, mais on n’a pas pu les faire sortir, et c’est pourquoi ils sont montés dans ce bateau», affirme Teema.

Abandon des passeurs

Selon Jenan Moussa, une journaliste de la chaîne de télé Al Aan TV basée à Dubaï, le père était barbier à Damas, puis avait fui en Turquie, mais faute de moyens pour vivre, il «rêvait d’un avenir au Canada», écrit-elle sur son compte Twitter, en affirmant tenir ses informations de différentes sources contactées à Kobané.

La famille a donc tenté sa chance. Ils se sont retrouvés sur un bateau de 5 mètres transportant douze personnes. Quand la mer est devenue mauvaise, «les passeurs turcs ont quitté le bateau, laissant les passagers à leur sort». Le navire a chaviré au bout d’une heure. «La famille s’est alors accrochée au bateau. Abdullah a essayé de retenir ses deux enfants et sa femme, mais un par un, ils ont été emmenés par les vagues», poursuit la journaliste. Le père, seul survivant de la famille, a passé trois heures dans l’eau avant d’être récupéré par les gardes-côtes grecs.

«Nous avions des gilets de sauvetage mais le bateau a subitement chaviré parce que des gens se sont levés. Je tenais la main de ma femme. Mais mes enfants m’ont glissé des mains», a raconté Abdallah Shenu à l’agence de presse Dogan, citée par l’AFP.

Photographier pour «refléter le drame de ces gens»

«Il faisait noir et tout le monde criait. C’est pour ça que ma femme et mes enfants n’ont pas pu entendre ma voix. J’ai essayé de nager jusqu’à la côte grâce aux lumières mais je n’ai pas pu retrouver ma femme et mes enfants une fois à terre. Je suis allé à l’hôpital et c’est là que j’ai appris la mauvaise nouvelle.»

La famille avait emprunté de l’argent pour payer des passeurs, mais les premières tentatives ont échoué. «La première fois, les gardes-côte nous ont arrêtés. Nous avons été libérés plus tard». La deuxième fois, «les passeurs nous ont fait faux bond et ne sont jamais venus nous chercher avec leur bateau», a expliqué Abdallah. Pour la troisième fois, ils ont, avec d’autres «récupéré un bateau et essayé de traverser seuls». Avec le résultat que l’on connaît.

Nilüfer Demir, la photographe de l’agence de presse privée Dogan qui a pris le terrible cliché d’Aylan inanimé sur la plage a témoigné sur la chaîne d’information CNN-Türk : «Quand je l’ai vu, je suis restée figée, glacée. Il n’y avait malheureusement plus rien à faire pour cet enfant. J’ai fait mon métier». Avant d’ajouter : «En les photographiant [avec le corps de son frère ndlr], j’ai simplement voulu refléter le drame de ces gens».

Agriculteurs: le gouvernement ne comble que la FNSEA

A Paris, jeudi. (Photo Edouard Caupeil)

Sur les prix, l’une des principales préoccupations des éleveurs, le Premier ministre a promis la fermeté du gouvernement, affirmant que le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, maintiendra «la pression pour que les engagements de hausses de prix annoncés par les industriels et les distributeurs soient tenus». «Tout le monde doit respecter les règles du jeu, avec une juste rémunération pour chacun», a-t-il ajouté. Enfin, sur le volet des normes environnementales, le gouvernement a décrété une «pause» dans la prise de mesures nationales jusqu’à février 2016. «Le but est d’associer très en amont les professions agricoles à la définition des mesures qui les concernent directement», a déclaré Manuel Valls, souhaitant mettre fin aux «surtranspositions» de normes françaises et européennes.

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