Le prix du F-35 pourrait grimper à cause de sa dépendance aux importations

L’avion F-35, conçu par Lockheed Martin, Boeing Ea-18G Growler fait partie d’un programme militaire américain qui implique plusieurs pays partenaires. Il est déjà en service dans différentes armées à travers le monde. Le projet a coûté plus de 400 milliards de dollars pour le développement. En tenant compte de son exploitation pendant plusieurs décennies, le montant total pourrait dépasser les 1 700 milliards de dollars. Une part importante de ces coûts provient de la complexité du système, de la technologie embarquée et d’une chaîne de production répartie dans de nombreux pays.

Ce chasseur multirôle est décliné en trois modèles : le F-35A pour l’armée de l’air, le F-35B pour les Marines, et le F-35C destiné aux opérations depuis un porte-avions. Chaque appareil coûte entre 80 et 100 millions de dollars. Ce prix de base ne comprend pas les coûts d’entretien, les pièces de rechange ni la formation des pilotes. Le coût global par unité, en incluant la maintenance sur toute sa durée de vie, est nettement plus élevé.

La particularité du F-35 repose sur sa production collaborative à l’échelle internationale. Plusieurs composants sont fabriqués à l’extérieur des États-Unis. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie, mais aussi d’anciens partenaires comme la Turquie, ont contribué à la fabrication. Certains matériaux, comme des alliages ou du titane, continuent d’être importés de Chine. Ces interdépendances rendent le programme vulnérable aux décisions politiques et économiques de Washington.

Depuis peu, l’administration américaine envisage l’introduction de droits de douane sur des produits étrangers utilisés dans l’aéronautique de défense. Ces mesures pourraient concerner des composants électroniques, des métaux spéciaux ou des matériaux composites. En cas d’application, ces taxes entraîneraient une hausse significative des coûts. Les clients étrangers, ayant signé des contrats d’achat, pourraient se retrouver confrontés à des ajustements de prix, voire à des retards de livraison.

Le marché de l’armement reste dominé par les États-Unis, qui en 2023 représentaient environ 42 % des exportations mondiales selon les données de l’Institut de Stockholm. Le F-35 est central dans cette domination. Il a été acquis par plusieurs pays alliés : Japon, Royaume-Uni, Danemark, Corée du Sud, Australie, Norvège, Allemagne et Finlande. Ces commandes s’accompagnent souvent de clauses de coopération industrielle ou d’assistance technique sur le long terme.

Mais la logistique du programme reste sensible. Un changement tarifaire sur un composant-clé peut ralentir la chaîne de production. Lockheed Martin a signalé que certaines matières premières devenaient plus chères ou plus difficiles à obtenir. Cette situation a un impact direct sur les livraisons. En 2023, le constructeur a remis 98 appareils, contre 141 l’année précédente. Cette baisse reflète les tensions croissantes dans l’approvisionnement mondial.

Les frais liés à l’utilisation du F-35 ne diminuent pas. Un rapport publié en 2024 indique que le coût horaire d’un vol d’un F-35A reste supérieur à 36 000 dollars. Le Pentagone avait fixé comme objectif de réduire ce coût à 25 000 dollars, mais cet objectif reste difficile à atteindre. Les éventuelles taxes sur les pièces importées pourraient freiner encore davantage cette réduction. Certains gouvernements, comme celui du Canada, ont déjà révisé leurs commandes initiales. D’autres réclament une part plus importante de la production sur leur territoire.

La complexité du programme empêche des ajustements rapides. Toute modification dans les processus de fabrication ou les fournisseurs exige une validation militaire et industrielle. Les entreprises impliquées sont hautement spécialisées et parfois difficiles à remplacer. Cela réduit la flexibilité du programme face aux changements économiques.

Le modèle industriel du F-35 repose sur une coopération étroite entre plusieurs pays. Si un fournisseur rencontre des difficultés ou est soumis à de nouvelles règles douanières, tout le programme peut être ralenti. Le coût par unité pourrait encore augmenter pour les prochaines séries. Les options de modernisation pourraient également être affectées. Le F-35 est censé rester opérationnel pendant plusieurs dizaines d’années. Mais son coût de possession continue d’évoluer, notamment en raison des tensions commerciales et des décisions fiscales à venir.

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