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Brésil: les ennemis de Rousseff, un moindre mal pour les pro-destitution

Renan Calheiros et Michel Temer le 2 mars 2016 à Brasilia
Renan Calheiros et Michel Temer le 2 mars 2016 à Brasilia

Les Brésiliens qui réclament la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff voient ses ennemis politiques, pourtant éclaboussés par des affaires de corruption, comme un moindre mal, à l’instar d’Eduardo Cunha, qualifié de « méchant préféré » en référence au film « Les Minions ».

Dans la rue, aucun des dirigeants qui ont juré la perte de « Dilma » ne soulève un réel enthousiasme.

Du vice-président Michel Temer au président de la chambre des députés Eduardo Cunha en passant par le président du Sénat Renan Calheiros, respectivement premier, deuxième et troisième dans l’ordre de succession présidentiel, tous font partie, selon eux, d’une génération d’hommes politiques corrompus qui doit être expurgée.

Le président du Sénat Renan Calheiros, le 19 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFPLe président du Sénat Renan Calheiros, le 19 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP
Le président du Sénat Renan Calheiros, le 19 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP

Plus de 58% des 513 députés font l’objet d’une enquête ou ont été accusés de corruption, voire de meurtre ou de viol, selon Transparence Brésil. Et 60% des sénateurs ont des démêlés avec la justice, d’après cette ONG.

Néanmoins, parmi les partisans de « l’impeachment » ou destitution, réunis dans un camping à Brasilia, ce casting politique est un moindre mal, comparé à l’impopulaire présidente de gauche, son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) et le Parti des Travailleurs (PT), également synonyme de corruption pour eux.

Temer, Cunha ou Calheiros, « ce n’est pas la meilleure option. Mais aujourd’hui, n’importe quoi est mieux que le PT », affirme Lidice Teixeira do Nascimento, 43 ans, propriétaire d’une boutique de vêtements à Sao Paulo.

– ‘Voleur de poules’ –

Le président de la Chambre basse Eduardo Cunha lors du vote des députés le 17 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFPLe président de la Chambre basse Eduardo Cunha lors du vote des députés le 17 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP
Le président de la Chambre basse Eduardo Cunha lors du vote des députés le 17 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP

Elle fait partie de ceux qui ont campé le week-end dernier sur l’Esplanade des ministères, célèbre pour les bâtiments d’Oscar Niemeyer. Avec plus de 50.000 personnes, elle a suivi le vote des députés ouvrant la voie à la destitution sur des écrans géants.

Mme Teixeira sait bien que Eduardo Cunha est l’un des nombreux hommes politiques impliqués dans le vaste scandale de corruption Petrobras, du nom de la compagnie publique pétrolière.

Mais comme beaucoup au Brésil, elle l’appelle « mon méchant préféré », à l’instar du film d’animation « Les Minions », où ces créatures jaunes n’ont qu’un seul but: servir un maître le plus méchant possible. « Il a donné le coup d’envoi à l’impeachment », explique cette femme à propos du président de l’Assemblée.

Michel Temer le 11 avril 2016 à Brasilia © ANDRESSA ANHOLETE AFP/ArchivesMichel Temer le 11 avril 2016 à Brasilia © ANDRESSA ANHOLETE AFP/Archives
Michel Temer le 11 avril 2016 à Brasilia © ANDRESSA ANHOLETE AFP/Archives

Basilio, technicienne en salle d’opération de 51 ans, donne le même surnom à M. Cunha, car comparé aux délits d’autres élus, il passe pour un « voleur de poules ».

Selon un récent sondage du quotidien Folha de Sao Paulo, parmi ceux qui souhaitaient le départ de Mme Rousseff, la très grande majorité (87%) veut également que M. Cunha abandonne son poste.

Quant au vice-président Temer, 54% des Brésiliens réclament sa destitution, car ils estiment qu’à son poste il ne pouvait pas ignorer le maquillage des comptes publics reproché à Dilma Rousseff.

– ‘La pire chose, c’est le PT’ –

Bien qu’elle ne soit pas accusée de corruption, les manifestations contre Dilma Rousseff mêlent le scandale de corruption Petrobras, les soupçons contre Lula et la forte récession économique.

Climat d'affrontement le 17 avril 2016 à la chambre basse du congrès à Brasilia © EVARISTO SA AFPClimat d'affrontement le 17 avril 2016 à la chambre basse du congrès à Brasilia © EVARISTO SA AFP
Climat d’affrontement le 17 avril 2016 à la chambre basse du congrès à Brasilia © EVARISTO SA AFP

Peu des détracteurs de la chef de l’Etat mentionnent les manoeuvres fiscales dont on l’accuse et qui n’ont rien à voir avec la corruption, alors que le président du Sénat M. Calheiros a été mis en cause dans l’enquête sur Petrobras pour avoir reçu des pots-de-vins présumés.

« Calheiros est l’un des pires voyous qu’est produit la politique brésilienne », affirme Celso Anaruma, un routier de 56 ans de l’Etat de Sao Paulo en démontant sa tente. « Cunha n’est pas un saint. Mais il y a pire », ajoute-t-il. Quoi donc? « La pire chose, c’est le PT. Même un imbécile vaut mieux que Dilma. »

Nombreux sont les Brésiliens qui rappellent que le nom de M. Temer est apparu dans une affaire liée au dossier Petrobras. Mais pour l’heure, il n’a pas été inquiété.

« Il me semble qu’il est un peu mieux qu’elle (Rousseff) », estime Charlo Ferreson, une coiffeuse de 43 ans, sans pourvoir expliquer pourquoi.

Selon elle, il faudrait de nouvelles élections présidentielles. « Le problème, c’est qu’il n’y a pas de bon candidat. »

21/04/2016 09:01:35 – Brasilia (AFP) – © 2016 AFP

Ségolène Royal compte sur les femmes pour lutter contre le changement climatique

La ministre française de l'Environnement et de l'Energie Ségolène Royal, lors des rencontres de printemps organisées par la Banque mondiale et le FMI à Washington le 14 avril 2016
La ministre française de l’Environnement et de l’Energie Ségolène Royal, lors des rencontres de printemps organisées par la Banque mondiale et le FMI à Washington le 14 avril 2016

Les femmes sont les premières victimes du réchauffement climatique mais elles sont aussi les plus aptes à y apporter des solutions, estime la ministre française de l’Environnement et de l’Energie Ségolène Royal.

Mme Royal, présidente de la COP21, a présenté mercredi à New York une série de propositions pour promouvoir le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique et en Asie.

Elle participait à une réunion organisée à l’ONU par l’Union africaine, en préalable à la cérémonie de signature vendredi de l’accord de Paris sur le climat.

Mme Royal préconise d’intégrer la dimension féminine dans toutes les contributions nationales soumises par les 195 pays qui ont conclu l’accord de Paris. Pour l’instant, seuls 36% de ces engagements en font explicitement mention.

La ministre suggère aussi de « créer des écoles agricoles pour les femmes, avec des programmes intégrant les énergies renouvelables » et de promouvoir l’usage des fours solaires et des appareils de cuisson au biogaz.

« L’agriculteur en Afrique est d’abord une agricultrice » qui produit 80% de l’alimentation mais ne possède que 10% des terres, souligne Mme Royal.

S’appuyant sur des exemples d’initiatives locales au Bénin ou au Sénégal, elle estime que les femmes « ne demandent qu’à agir et représentent une formidable énergie à encourager » par l’éducation, la formation à l’agronomie et des financements spécifiques.

Cela ne serait que justice puisque « les femmes sont les plus touchées par les catastrophes climatiques », note la ministre. « Soixante-dix pour cent des victimes du terrible tsunami de 2004 en Asie étaient des femmes: elles ne savent ni nager, ni grimper aux arbres, protègent leurs enfants avant elles-mêmes et sont peu associées aux programmes d’alerte ».

Schéma sur les principaux points de l'accord sur le climat de Paris © Iris ROYER DE VERICOURT AFP/ArchivesSchéma sur les principaux points de l'accord sur le climat de Paris © Iris ROYER DE VERICOURT AFP/Archives
Schéma sur les principaux points de l’accord sur le climat de Paris © Iris ROYER DE VERICOURT AFP/Archives

Plus de 160 pays vont signer vendredi à l’ONU l’accord sur le climat conclu le 12 décembre à Paris, dont la mise en oeuvre implique que l’économie mondiale tourne le dos aux énergies fossiles.

L’accord engage ses signataires à limiter la hausse de la température « bien en deçà de 2°C » et à « poursuivre leurs efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C ».

« Sans les femmes, il est impossible de réaliser l’objectif des 1,5 degrés », affirme Mme Royal.

21/04/2016 09:03:21 – Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – © 2016 AFP

Essai clinique de Rennes: Biotrial « objectivement content » du rapport d’experts

François Peaucelle, directeur du laboratoire Biotrial, à Rennes le 16 janvier 2016
François Peaucelle, directeur du laboratoire Biotrial, à Rennes le 16 janvier 2016

Le centre d’essais cliniques Biotrial, qui conduisait l’essai au cours duquel un volontaire est décédé en janvier au CHU de Rennes, s’est dit mercredi « objectivement content du rapport » rendu la veille par des experts nommés par les pouvoirs publics.

Selon ce groupe de spécialistes mis en place par l’Agence du médicament (ANSM), « l’hypothèse la plus vraisemblable retenue est celle d’une toxicité propre de la molécule » testée pour expliquer cet accident « inédit ».

« On est objectivement content du rapport qui montre que nous n’avons pas agi de façon contraire au protocole, établi par Bial (le fabricant portugais de la molécule) et approuvé par l’agence du médicament, ni à la réglementation », a affirmé à l’AFP François Peaucelle, directeur du centre d’essais cliniques.

Concernant certains éléments pointés par le rapport, comme l’âge ou les antécédents médicaux des volontaires participant aux tests, M. Peaucelle a estimé que Biotrial se situe « plutôt dans les standards internationaux des essais cliniques » et qu’il est préférable des faire des études sur des volontaires représentant « la population telle qu’elle est » dans la réalité.

A propos de « l’augmentation peu compréhensible des doses » également mise en avant par les experts, le responsable de Biotrial indique avoir proposé à Bial d’attendre, avant d’augmenter les doses, d’avoir les résultats des tests précédents.

Stephane Schubhan, l'une des victimes de l'essai clinique de Rennes, chez lui à La Flêche le 29 février 2016 © JEAN-FRANCOIS MONIER AFP/ArchivesStephane Schubhan, l'une des victimes de l'essai clinique de Rennes, chez lui à La Flêche le 29 février 2016 © JEAN-FRANCOIS MONIER AFP/Archives
Stephane Schubhan, l’une des victimes de l’essai clinique de Rennes, chez lui à La Flêche le 29 février 2016 © JEAN-FRANCOIS MONIER AFP/Archives

« C’est le promoteur qui décide de la dose. Bial a décidé de ne pas attendre pour le passage des doses et l’agence du médicament l’a accepté comme cela », a souligné M. Peaucelle.

Reconnaissant, comme les experts, qu’il a pu y avoir « un effet d’accumulation » progressive de la molécule au niveau cérébral, il a déploré qu’il n’existe aujourd’hui « aucun référentiel international sur cette escalade de doses ».

« L’origine, c’est la molécule de Bial. Mais c’est le rôle de l’agence du médicament de dire si la molécule a un intérêt ou pas. Nous, nous sommes là pour exécuter le protocole », a-t-il conclu.

Selon Luis Portela, président non exécutif de Bial, qui avait commandité l’essai mis en oeuvre par Biotrial, le rapport d’experts « confirme que le protocole de l’essai a été bien conçu ».

Mais les conclusions de ce rapport ne sont « pas probantes », a estimé M. Portela, qui s’adressait aux médias en marge d’un colloque à Braga (nord du Portugal). « Evidemment que la molécule elle-même a un rapport avec ce qui s’est passé avec ces volontaires », a-t-il poursuivi. « Mais, jusqu’ici, rien n’explique pourquoi quatre d’entre eux sont rentrés à la maison et vont bien, et un autre en est mort. (?) Ce sont des accidents de parcours, nous regrettons beaucoup ce qui s’est passé mais, en tant qu’entreprise de recherche, nous devons être préparés pour ces choses qui peuvent arriver », a-t-il ajouté.

Six volontaires sains participant à l’essai de Phase 1 de la molécule (« BIA 10-2474 ») de Bial, principalement à visée antidouleur, avaient été hospitalisés en janvier et l’un d’eux était décédé. Quatre des survivants présentaient des lésions cérébrales.

20/04/2016 18:03:20 – Rennes (AFP) – © 2016 AFP

Les militants CGT actent leur divorce avec Hollande

Rien ne va plus entre la CGT et François Hollande. Au congrès de Marseille, les militants ont critiqué avec véhémence le chef de l’État, à la « solde de la finance », évoquant une « rupture » avec le président de la République pour lequel le premier syndicat français avait appelé à voter en 2012. « Trahison » : sur la tribune du palais des Congrès de Marseille mais aussi dans les couloirs, le mot est répété à l’envi par les militants dès qu’on évoque le chef de l’État.

« Il est sur des régressions sociales permanentes en direction de ceux qui lui ont fait confiance. La CGT a appelé à voter pour le candidat Hollande et c’est d’autant plus dérangeant, car elle a ainsi contribué à son élection. Et maintenant, on est trahi », résume David Gistou, secrétaire général de l’union départementale de l’Aveyron, interrogé par l’Agence France-Presse. « Il y a eu le discours du Bourget (du candidat Hollande, NDLR), les gens y ont cru. On s’aperçoit que c’est encore pire que la politique libérale de Sarkozy. C’est d’autant plus douloureux que ça vient d’un gouvernement dit de gauche », relève de son côté Lina Desanti (Tarn-et-Garonne). « Le candidat ennemi de la finance se montre au service du Medef. »

Lois Macron, Rebsamen, sur la sécurisation de l’emploi, les cégétistes égrainent les réformes du quinquennat qui « ont impacté les droits des salariés ». Mais la loi travail cristallise leur « colère » : « c’est le bol qui a fait déborder le vase », estime David Gistou, une « arme de guerre offerte au patronat » (Amar Benjamin, éducation et recherche). « Il y a un mécontentement de l’ensemble des salariés sur la politique de Hollande, une rupture totale avec le PS. On ne l’a pas élu pour avoir la loi El Khomri », relève Jacques Bugon (La Réunion).

« On dit que la CFDT va passer devant »

La CGT réclame le retrait de ce texte, qui offrirait « un code de travail » dans chaque entreprise au détriment des salariés, selon elle. Ce texte est « une honte de la part d’un gouvernement qui se proclame du socialisme. C’est une nouvelle charge qui nous ramène vers le passé, remet en cause le droit du salarié de disposer d’un cadre juridique », a lancé en tribune Hidri Rim, une ex-Fralib. Lors de l’ouverture du congrès lundi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a aussi eu la dent dure contre la politique de « Hollande et Valls ». « La finance, elle rigole, elle sabre le champagne et (Pierre) Gattaz (patron du Medef) se frotte les mains. Jamais les inégalités n’ont été aussi importantes en France, en Europe et dans le monde », a-t-il regretté.

Fait marquant, lors de l’ouverture, la délégation du PS a été copieusement huée et sifflée par des délégués. Le mécontentement n’est pas que social. « Je comptais beaucoup sur le vote des étrangers, c’est dégueulasse de nous avoir fait miroiter ça », relève Laib Delila (Toulouse). Autre rupture, les promesses environnementales faites lors de la COP 21 à Paris. La CGT a annoncé mercredi qu’elle boycotterait la conférence sociale environnementale organisée par François Hollande lundi et mardi prochains, qu’elle a qualifiée d’« opération d’affichage et communication » d’un gouvernement « au plus mal ».

La confédération avait aussi boycotté les deux dernières conférences sociales organisées par le président, en 2014 et 2015. « Les conférences sociales, on en a eu plusieurs et à chaque fois, on en sort avec des reculs pour le monde salarié », commente Dominique Launay, responsable CGT (transport). Au PS, on analyse ce ton « radical » par les difficultés de la confédération dans son leadership : « On dit que la CFDT va passer devant », a commenté mardi sur i>Télé le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, dénonçant en outre « une gauchisation » de la confédération. « Ce qu’ils sont en train de faire peut leur permettre peut-être de conserver des bastions », de son côté indiqué à l’Agence France-Presse un haut responsable gouvernemental.

Le Chasseur et la reine des glaces, c’est les frères Grimm qu’on assassine !

En 2012, Blanche-Neige et le Chasseur avait fait le plein de spectateurs. L’adaptation du célèbre conte des frères Grimm, bondée d’effets spéciaux et portée par son casting quatre étoiles (Kristen Stewart, Charlize Theron, Chris Hemsworth…), a permis aux studios Universal d’engranger 396 millions de dollars au box-office mondial (pour un budget initial de 170 millions).

Quatre ans plus tard, Hollywood sort Le Chasseur et la reine des glaces. Dans ce préquel, on s’éloigne du conte original pour se concentrer sur le personnage du chasseur, à qui l’on ordonne de se battre et de ne jamais tomber amoureux. Il obéit à la première directive. Pas à l’autre, puisqu’il tombera dans les bras de Jessica Chastain. Entre-temps, il part en quête du miroir maléfique de la reine Ravenna. Romance, combats et effets spéciaux sont les clés d’un long-métrage dont on saisit bien les enjeux marketing. Nous avons au moins cinq raisons pour vous conseiller de ne pas (re)croiser la route du chasseur et de la méchante souveraine.

Chris Hemsworth et Kristen Stewart dans Blanche-Neige et le Chasseur.

Chris Hemsworth et Kristen Stewart dans Blanche-Neige et le Chasseur.

Un film maudit

En 2012, Blanche-Neige et le Chasseur a certes remporté un succès au box-office, mais l’image de ce film a été aussi perturbée par les amourettes de Kristen Stewart, qui incarnait Blanche-Neige, et du réalisateur Rupert Sanders. Une histoire qui a entraîné la séparation de la star avec avec Robert Pattinson. Aussi les studios Universal ont-ils préféré évincer l’actrice principale du premier volet en supprimant son personnage du scénario.

Une histoire fabriquée de toutes pièces

Sans Blanche-Neige, difficile de trouver des points communs entre Le Chasseur et la reine des glaces et le conte des frères Grimm, si ce n’est la méchante belle-mère toujours interprétée par Charlize Theron et le chasseur Chris Hemsworth. Les scénaristes proposent une variation sur le même thème. Suffisant pour attirer les spectateurs dans les salles?

Une cible ratée

Les amoureux de l’univers des frères Grimm seront déçus. Dans ce film écartelé entre romance, violence et humour, Hollywood semble avoir perdu sa cible de vue. Est-ce un long-métrage pour adolescents ou pour adultes?

Haut les nains!

Dans le conte original des frères Grimm, sept nains recueillent Blanche-Neige dans leur foyer. À défaut de l’héroïne, on les retrouve dans le Chasseur et la reine des glaces, chargés de jouer les bouffons pour épater la galerie et ajouter quelques touches comiques à un ensemble bien trop raide.

Un réalisateur français pied et poing liés à Hollywood

L’idée que le film soit réalisé par un cinéaste français nous réjouissait. Mais Cédric Nicolas-Troyan, qui signe avec Le Chasseur et la reine des glaces son premier long-métrage à 47 ans fabrique un film de studio impersonnel. Seuls les effets spéciaux sont assez remarquables comme dans Blanche-Neige et le Chasseur où il en vait aussi pris la charge. Trop peu malgré tout pour sauver ce film du naufrage.

Harry Potter : Daniel Radcliffe était terrorisé par Alan Rickman

«La première fois que j’ai rencontré Alan sur le tournage de Harry Potter(…) j’ai eu très peur. Il m’a paru vraiment très intimidant», raconte Daniel Radcliffe. Actuellement en promotion aux côtés de Mark Ruffalo et Jesse Eisenberg pour son rôle de jeune prodige dans Insaisissables 2, l’acteur s’est rappelé sa première rencontre avec le regretté Alan Rickman, disparu le 14 janvier dernier. Un premier contact quelque peu «effrayant»…

Le sorcier le plus célèbre de tous les temps n’a peur de personne. Pas même de «Celui dont on ne doit pas prononcer le nom». Ou presque… Au micro de Yahoo Movies, Daniel Radcliffe a avoué avoir longtemps eu peur de Severus Rogue. «Il m’effrayait beaucoup quand j’étais enfant», a confié l’acteur de 26 ans.

Plein d’autodérision

Très impressionné par l’inquiétant professeur de potions (qui n’a jamais manqué une occasion de le sermonner dans la saga), le comédien se souvient surtout des intonations glaçantes d’Alan Rickman. «Il avait une grosse voix, vraiment très intimidante», se rappelle le héros de J.K. Rowling.

Un malaise heureusement très vite corrigé avec l’âge puisque comme l’explique l’acteur: «Alan Rickman n’était pas effrayant dans la réalité. C’était quelqu’un de vraiment très drôle, plein d’autodérision, fragile, et fort de qualités insoupçonnées.»

Trois mois après la disparition d’Alan Rickman, Daniel Radcliffe est toujours aussi ému lorsqu’il est question de parler de celui qui lui a tout appris du métier. Lors de la première de son film Swiss Army Man en janvier dernier, il n’avait d’ailleurs pas manqué de rappeler combien son mentor, Alan Rickman était un homme incroyable. «Il était une véritable source d’inspiration pour les jeunes acteurs (…) Il était très à l’écoute et vraiment bon conseiller (…) Il était vraiment extraordinaire.»

« Les Ardennes », « Fritz Bauer »… Les films à voir (ou pas) cette semaine

Le choix de « l’Obs »

♥♥♥ « Le Bois dont les rêves sont faits », par Claire Simon. Documentaire français (2h26).

On croit rêver. C’est l’été à Paris, et on fait les foins ! La faucheuse et la botteleuse, attelées à un tracteur, ­dessinent de longues lignes dorées et donnent l’illusion de la campagne dans un champ au bout duquel se dressent les tours de la capitale. On est là, et on est ailleurs. Preuve que le bois de Vincennes, étendu sur près de 1.000 hectares, est une principauté des songes et des illusions. Gilles Deleuze en fut le roi-philosophe dans l’université expérimentale d’après-68 qui fut rasée en 1980. Filmée aujourd’hui par Claire Simon, la cinéaste Emilie Deleuze cherche, entre les arbres, sous un tapis de feuilles, des preuves de cette utopie, des traces de son père qui professait qu’il ne faut pas professer et s’interdisait, sous les futaies, tout cours magistral.

Dans ce passionnant et surprenant documentaire dédié au penseur de « l’Anti-Œdipe », Claire Simon explore chaque recoin du « Bois dont les rêves sont faits » et y débusque des personnages qu’on croirait sortis des contes et légendes. Un fils de GI entretient chaque jour sa forme en soulevant des troncs ; un peintre abstrait plante son chevalet dans l’obscurité et dessine ce qu’il ne voit pas ; un anachorète, pour s’oublier, dort toute la journée dans sa cabane de fortune ; deux jeunes pêcheurs relâchent à l’aube les énormes carpes qu’ils ont attrapées ; un éleveur de centaines de pigeons connaît, par son numéro, chacun d’entre eux ; des Cambodgiens célèbrent le Nouvel An et des Guinéens, leur forêt natale ; des prostituées s’inventent des chambres enherbées et des mecs s’enfoncent dans les fourrés ; des voyeurs côtoient les dragueurs, des batraciens copulent, des cyclistes pédalent, des enfants jouent au rugby…

A mi-chemin entre « Into the Wild », « l’Inconnu du lac » et « The Revenant », le documentaire de Claire Simon s’apparente peu à peu à une fiction où la ville est à la campagne et où Deleuze semble encore vivant.

La cinéaste des « Bureaux de Dieu » et de « Gare du Nord », qui a grandi en pleine nature, a toujours aimé abolir les frontières entre la réalité et l’imaginaire. Et elle a toujours su faire témoigner des inconnus avec la même rigueur, la même exigence que si elle faisait jouer des acteurs. Cette méthode singulière, qui emprunte à la fois au roman et à l’ethnologie, trouve son accomplissement dans ce bois de Vincennes, où se mélangent les couleurs de peau, les milieux sociaux, les religions, les générations, les sexualités, les fantasmes, les douleurs et les bonheurs. Glissant sur son vélo d’une saison l’autre et à pied d’un sous-bois à une clairière, Claire Simon devient elle-même un personnage de son propre film. Elle rejoint le peuple de la forêt, la tribu des Vincennois, la horde des nouveaux sauvages. Suivez-la, vous ne le regretterez pas. Jérôme Garcin

Les autres films

♥♥♥♥ « Les Ardennes », par Robin Pront. Drame belge, avec Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens (1h33).

Bon sang, quel film ! Un polar noirissime, situé au cœur des Ardennes, où les nuits sont plus glauques, les rues plus sinistres, la boue des routes plus épaisse, la violence des sentiments plus dangereuse. Au cœur de cette zone de mort, deux frères. Après une jeunesse de délinquance, l’un décide de se ranger ; l’autre, sortant de prison, a la rage. Jetés dans un monde qu’ils ne comprennent pas, ils s’affrontent autour d’une femme. On est dans ces bas-fonds où la drogue, l’alcool et la misère se combinent. Ce premier film de Robin Pront, 29 ans, est tiré d’une pièce de Jeroen Perceval, qui tient le rôle principal. L’auteur y aborde les thèmes de la fatalité et de la loyauté, à travers des personnages ravagés, dealers étiques, travelos assassins, voyous paumés. Un mot résume ce voyage au bout de la nuit : puissance. On en sort secoué. François Forestier

♥♥ « Fritz Bauer, un héros allemand », par Lars Kraume. Drame historique allemand, avec Burghart Klaussner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg (1h45).

Fritz Bauer, personnage oublié de l’histoire allemande, méritait d’être remis en lumière. Procureur de la RFA, il a passé toutes ses années d’après-guerre à traquer les ordures nazies. C’est grâce à ses efforts qu’Eichmann a été traduit en justice et pendu. Mort en 1968, à 64 ans, dans des circonstances louches, il a dérangé les Israéliens, qui ne voulaient plus entendre parler de l’Holocauste ; les Allemands, qui ne voulaient entendre parler de rien ; les historiens, qui désiraient travailler en paix. Le film montre Fritz Bauer dans ses activités quotidiennes. Il est rageur, antipathique, tenace. Mais l’intrigue se déplace en partie sur un personnage d’assistant gay (qui n’a pas existé), et se termine sur la chute de celui-ci, pour délit d’homosexualité : du coup, le cœur du drame se déséquilibre – sans nécessité. Sur le même sujet de la justice d’après-guerre, un film comme « le Labyrinthe du silence » (2014) avait plus de force.

« Le Labyrinthe du silence » : l’Allemagne face à son passé

Reste que la mise en lumière de ce héros allemand est bienvenue dans une Europe de nouveau hantée par ses vieux démons. F.F.

♥♥ « Desierto », par Jonás Cuarón. Thriller mexicain, avec Gael García Bernal, Jeffrey Dean Morgan, Alondra Hidalgo (1h34).

Dans le désert de Sonora, passé la frontière avec les Etats-Unis, un groupe de migrants est pris en chasse par un redneck avec un fusil à lunette. Un par un, les clandestins tombent… Jonás Cuarón (le fils d’Alfonso, le réalisateur de « Gravity ») observe quatre personnages : un homme, une femme, un tueur et le désert. Structure classique (danger, fuite, confrontation), situation connue (les assassinats d’immigrants), références habituelles (« Duel » de Spielberg, « Runaway Train » de Konchalovsky), c’est du cinéma dans le moule, bien réalisé, efficace. Il manque peut-être une once de lyrisme sur le désert, mais, pour un premier film, le drame touche juste. D’autant que le sujet des migrants, aujourd’hui, est brûlant… Dans le rôle du salaud, Jeffrey Dean Morgan (habitué de la série « Grey’s Anatomy ») est une révélation : plus haïssable, on ne fait pas. F. F.

♥♥ « Paulina », par Santiago Mitre. Drame argentin, avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez, Esteban Lamothe (1h43).

Tout commence par un long dialogue entre la belle Paulina (Dolores Fonzi, admirable) et son père, grand magistrat, qui ne comprend pas le choix de sa fille d’abandonner une carrière d’avocate pour partir enseigner dans une campagne défavorisée. Sur place, Paulina découvre une réalité plus coriace qu’elle ne l’imaginait et une violence dont elle se retrouve la victime. Difficile d’en dire davantage sans déflorer le deuxième film du cinéaste argentin d’ »El Estudiante » et les questions ambiguës qu’il charrie sur les rapports de classe et la justice sociale. Voir Paulina sacrifier ses droits jusqu’à l’absurde pour sauver ses bourreaux fait d’elle une sainte d’un genre nouveau, sans religion autre que ses convictions politiques, mue par un rejet de ses origines bourgeoises qui frise le masochisme. Une super-héroïne du progressisme qui, à défaut d’être toujours convaincante, passionne. Nicolas Schaller

♥ « Marie et les naufragés », par Sébastien Betbeder. Comédie française, avec Pierre Rochefort, Vimala Pons, Eric Cantona, André Wilms (1h44).

Marie est fort jolie, mais elle est aussi dangereuse. Bien que mis en garde par Antoine (Eric Cantona), son ex, romancier un peu en panne, Siméon (Pierre Rochefort) se déclare séduit. Il est prêt à tout pour gagner le cœur de la belle (Vimala Pons), lui qui, depuis sa dernière rupture amoureuse, partage un appartement avec Oscar, musicien somnambule. Autour de ce quatuor, rejoint sur le tard par un sympathique fêlé joué par André Wilms, Sébastien Betbeder a bricolé un vague scénario et s’en est remis à la fantaisie et au charme de ses interprètes. Saupoudrant les scènes de traits d’humour parfois bienvenus mais jamais suffisants, nappant le tout de quelques notes de musiquette, le jeune réalisateur semble exprimer une confiance en ses propres moyens qui le conduit à se satisfaire de peu. Dans les entrelacs de l’intrigue et sous une désinvolture qui n’atteint pas l’élégance à laquelle elle prétend se lit le leitmotiv de trop de productions françaises : « Ça ira bien comme ça. » Eh bien, non, justement, ça ne va pas. Pascal Mérigeau

« Le Livre de la jungle », par Jon Favreau. Film d’aventures américain, avec Neel Sethi (1h46).

Après « Cendrillon » l’an dernier, « le Livre de la jungle », autre classique Disney, fait l’objet d’un remake en prises de vues réelles. Un réalisme à relativiser, puisque tout est aussi artificiel qu’un cartoon. Hormis le jeune acteur-sosie Neel Sethi, affublé d’une coiffure et d’un slip rouge identiques à ceux du Mowgli animé des années 1960, la moindre séquence est surchargée d’effets numériques (animaux qui parlent, forêt qui brûle, etc.). Le kitsch étouffe la truculence et la légèreté du film originel qu’il tente désespérément de reproduire. Sommet d’embarras : l’instant jazzy de la chanson de l’ours Baloo prend ici la tournure d’un fado sous Temesta. Guillaume Loison

C’est raté

« Hardcore Henry », par Ilya Naishuller. film d’action russo-américain, Avec Sharlto Copley, Danila Kozlovsky, Haley Bennett (1h34).

Entièrement tourné à la GoPro et en caméra subjective, « Hardcore Henry » adopte le point de vue (le mot est fort) d’un tueur bionique lancé dans la jungle moscovite qui, de zones industrielles en bouges à putes, décime des hordes de méchants Russes et de bimbos siliconées avec une violence qui n’a d’égale que son inconséquence. Le héros est immortel, la réserve de munitions, infinie. Ça canarde, charcle, trépane durant une heure trente. « Hardcore Henry » n’est pas un film, c’est un long-métrage de jeu vidéo. Un shoot’em up boosté à la bande-son techno-hard rock sauf qu’on a beau chercher le joy­stick, il n’y en a pas. D’où l’inintérêt total de la chose, d’une vulgarité crasse, abrutissante au possible et garantie sans cinéma. On a passé l’âge de ces conneries. N. S.

« Par amour », par Giuseppe M. Gaudino. Drame italien, avec Valeria Golino, Massimiliano Gallo, Adriano Giannini (1h49).

Si Anna, Napolitaine mère de trois enfants, n’était interprétée par Valeria Golino, on se demanderait pourquoi Michele, vedette d’une série télé de troisième zone, s’intéresse d’aussi près à elle. Il drague éhontément celle qui est chargée des cartons sur lesquels ses répliques sont inscrites. Anna, elle, ne voit pas grand-chose. Elle ignore notamment les activités de son insupportable mari, usurier dont les trafics acculent leurs voisins à la misère (ce qu’elle ne remarque pas davantage). Le monde d’Anna est en noir et blanc, sauf quand l’émotion la submerge ou quand ses souvenirs d’enfance remontent à la surface. Il y a alors des couleurs partout, et aussi des chansons qui sont épouvantables. Voilà ce que le réalisateur, venu du documentaire, a trouvé pour « faire cinéma ». Il aurait été préférable qu’il s’en passât. Le film révèle sur le tard le motif de l’intérêt manifesté par l’acteur pour Anna. Mais on n’y croit pas plus qu’à tout ce qui a précédé. C’est pour ce rôle que Valeria Golino a reçu le prix d’interprétation à la dernière Mostra, preuve qu’une actrice peut être remarquée dans un film qui ne présente rien de remarquable. P. M.

« Stairway to heaven » de Led Zeppelin : un plagiat de « Taurus » du groupe Spirit ?

Après avoir conduit Led Zeppelin au paradis des charts, « Stairway to heaven » les conduit dans le chaudron d’un tribunal. Le titre mythique du groupe britannique paru sur son quatrième album est depuis longtemps l’objet d’un soupçon de plagiat qui va être enfin examiné devant la justice le 10 mai prochain, à Los Angeles.

C’est à « Taurus », un morceau du groupe « Spirit » que le mythique « Stairway to heaven » ressemble effectivement. Du moins cette similitude est le plus sensible à l’écoute des arpèges joués à la guitare au début du morceau de Led Zep comparée au titre de Spirit.

Lorsque ce dernier s’était produit sur scène le 26 décembre 1968 (soit un an après l’enregistrement de « Taurus ») la bande constituée alors par Jimmy Page (guitare), Robert Plant (chant), John Paul Jones (basse, claviers) et John Bonham (batterie) assurait la première partie de Spirit. Or ce n’est qu’en décembre 70, janvier 71 que « Stairway to heaven » a été enregistré dans un studio londonien.

A vous de comparer les morceaux de « Led Zeppelin »….

… et de « Spirit » :

Le fondateur et guitariste de « Spirit », Randy California (Randy Wolfe de son vrai nom), avait confié ceci au magazine « Listener » :

Eh bien, si vous écoutez les deux chansons, vous pouvez faire votre propre jugement […]. Je dirais que c’était une arnaque. Ces gars ont fait des millions de dollars sur ça et n’ont jamais dit : ‘Je vous remercie, » n’ont jamais dit : ‘Peut-on vous reverser un peu d’argent ?’ […] Peut-être qu’un jour leur conscience les incitera à faire quelque chose à ce sujet. Je ne sais pas. Il y a de drôles de relations d’affaires entre les maisons de disques, les managers, les éditeurs et les artistes. Mais quand les artistes font ça à d’autres artistes, il n’y a aucune excuse. Je suis en colère ! »

Et ce jour-là, California a ri en concluant cet amer constat.

Ça ne plaisante plus, en revanche, depuis deux ans de procédure judiciaire ouverte après la plainte de Michael Skidmore, représentant du guitariste de Spirit, Randy Wolfe/California, décédé en 1997. Procédure au terme de laquelle un magistrat a considéré qu’il y avait assez de concordances entre les deux morceaux pour considérer qu’il y avait un lourd soupçon de plagiat. Le juge Gary Klausner estime en effet que si le plaignant « n’est pas pas parvenu à présenter la preuve d’une similarité frappante », il « a réussi à soulever une question digne d’être traduite en justice ».

Quant aux survivants de Led Zeppelin et à leurs avocats, ils arguent que l’auteur-compositeur « n’a effectué aucune demande de droit d’auteur, et que les progressions d’accords étaient tellement ‘cliché’ qu’elles ne méritent pas la protection du copyright. »

Un débat très complexe (comme d’habitude en de tels cas) promet d’animer la cour en mai. D’autant que d’autres auditeurs attentifs ont cru déceler également des similitudes entre « Stairway to heaven » et la chanson « Almost cut my hair » (1970) de Crosby, Stills & Nash (and Young), sur l’album ironiquement intitulé… « Déjà vu ».

Jean-Frédéric Tronche

Près de 200 écoles de Seine-Saint-Denis bloquées pour dénoncer l’absence de remplaçants

Près de 200 écoles maternelles et primaires de Seine-Saint-Denis sont bloquées ce mercredi par les parents d’élèves pour dénoncer le non-remplacement des instituteurs absents. Une «mobilisation exceptionnelle» selon les organisateurs, des associations et des collectifs de parents (dont la FCPE de Seine Saint-Denis). Si aucune donnée officielle n’est communiquée, les organisateurs estiment à 400 le nombre de classes du primaire sans enseignant chaque jour dans le département. L’année dernière «certains enfants n’ont pas eu classe pendant des semaines, certains – parfois les mêmes – ont connu une dizaine d' »enseignants » différents», peut-on lire dans leur communiqué, qui exige «un enseignant formé devant chaque classe tous les jours de l’année scolaire».

Les parents d’élèves rencontreront cet après-midi la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem pour réclamer «un plan d’urgence», passant notamment par une hausse des recrutements dans l’académie dès 2016, selon le Parisien.

Le véhicule sans chauffeur existe, il roule dans une centrale nucléaire

Combien de temps consacrez-vous à la marche à pied dans votre entreprise ? A la centrale nucléaire de Civaux, ils l’ont calculé : une heure dix-sept en moyenne par jour et par salarié. C’est précis, et c’est beaucoup. «En salaire chargé, c’est l’équivalent de près 4 millions d’euros par an», précise Christophe Sébastien, responsable développement durable sur le site. Mais ce n’est pas si surprenant. Plus d’un kilomètre sépare l’actuelle entrée nord de l’ancienne entrée sud de l’enceinte, qui elle-même s’étend sur 220 ha. Il y avait bien un service de bus, en réalité un seul bus, en activité deux heures le matin, deux heures le midi et deux heures le soir et qui réalisait une boucle de 3,2 kilomètres à l’intérieur de la centrale. «Quand il n’y avait plus de bus, on marchait», poursuit le responsable. Et quand il y en avait, ils marchaient aussi, vu la fréquence de quinze minutes entre chaque passage. Il y avait aussi des vélos électriques en libre-service. Mais trop fragiles. Ils n’ont pas supporté l’usage un peu rude des salariés, explique évasivement un responsable EDF. «Des fois, certains montaient à trois dessus», rigole un agent. La maintenance annuelle coûtait plus cher que les bicyclettes elles-mêmes, et le service a été abandonné.

Temps «métal»

Tout ça, c’est fini. Le site de Civaux vient de se doter du premier service de navettes autonomes en France, et un des premiers au monde. Six minibus sans chauffeurs de 15 places commencent à sillonner le site de 4 heures à 22 heures, longent les réacteurs, les salles des machines, les locaux techniques, les deux immenses cheminées et éparpillent les 700 salariés aux quatre coins du site —un effectif qui peut monter à 2 000 en cas de maintenance, ce qui est le cas actuellement puisqu’une des deux cheminées est à l’arrêt. La fréquence de passage est descendue à 5 mn en heures creuses, 3mn30 en heures de pointes.

Au vu de la taille du site, cette question du transport est cruciale. D’autant que, comme l’explique un responsable, sur un site nucléaire, le temps «métal» —celui qui est réellement dévolu aux tâches professionnelles— est également grignoté par toutes les procédures de contrôle le matin à l’embauche. Et Christophe Sébastien ne voulait plus de bus thermique et de ses 18 000 litres de gasoil brûlés tous les ans. «J’avais tout regardé, les tramways, le filoguidé, un système à caténaire, mais c’était beaucoup trop cher, explique-t-il. Et puis, il y a deux ans, lors d’une présentation, je suis tombé sur cette navette autonome.» Un véhicule électrique muni de multiples capteurs et d’un GPS précis au centimètre près qui roule sans conducteur selon un parcours prédéfini, s’arrête quand surgit un obstacle —un piéton, au hasard— et le contourne. Une solution attrayante car elle ne réclame aucune modification de l’infrastructure routière.

Arma —le nom de cette navette— est la création de Navya, jeune entreprise d’une cinquantaine de salariés, basée de Villeurbanne et principal pionnier sur ce secteur. «J’ai lancé un appel à concurrence, les autres ne pouvaient pas s’aligner», lance, laudateur, Christophe Sébastien qui a piloté le projet pour EDF. Une expérimentation en condition réelle essentielle pour l’entreprise car elle pourrait très vite déclencher de nouveaux contrats. Arma est actuellement en test dans la ville suisse de Sion et devrait d’ici quelques semaines, si les obstacles législatifs sont levés, relier la gare au centre-ville. Une étape supplémentaire cruciale, puisqu’il s’agira d’un service exploité sur voie publique, contrairement à l’enceinte privée de Civaux qui n’est pas soumis aux textes réglementant la circulation routière. La ville de Perth, en Australie, devrait aussi faire rouler fin juin une Arma sur la voirie. «On a d’autres clients», assure le président de Navya, Christophe Sapet, qui reste discret. Tout en énumérant les multiples débouchés : aéroports, campus universitaires, ports, hôpitaux et tous les grands sites industriels qui s’étendent sur des kilomètres. Lui voit des navettes autonomes partout.

«Premières fois»

Il n’est pas le seul. Transdev était également présent ce mardi sur le site pour l’inauguration officielle. En partenariat avec Navya, l’opérateur gère le service de navettes sur Civaux. Yann Leriche, un de ses responsables, a parlé de «révolution». Pour lui, comme pour de nombreux observateurs du secteur, cette innovation pourrait être ce fameux chaînon manquant dit du «dernier kilomètre», cette courte distance qui sépare notre habitation d’un service de transport en commun et qui, faute de solution, nous incite à prendre la voiture. En zones peu denses, où il n’y aura jamais de bus, de tram ou même d’un service de bus à fréquence élevée, la navette est une solution, assure Yann Leriche. A condition de lever quelques interrogations. La vitesse maximale d’Arma est de 45 km/h, mais elle plafonne actuellement à 18 km/h, par précaution. «Comment améliorer la vitesse commerciale sans transiger sur la sécurité, c’est la question que l’on se pose», explique le responsable de Transdev. Pour les mêmes raisons de prudence, le véhicule s’arrête souvent, ralentissant le service. 

Chez Navya, on admet avoir encore à apprendre, à expérimenter. «Tout ce qu’on fait en ce moment, c’est des premières fois», explique Henri Coron, directeur du business développement au sein de la PME. «Mais en septembre, on aura un million de kilomètres parcourus au compteur.» Et autant de mégaoctets de données à analyser.

Richard Poirot

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