Quinze ans de prix littéraires au scanner

Mettre la foisonnante complexité du roman en statistiques est à la mode. Les départements universitaires d’études littérairesles plus pointus ne prennent plus la peine de lire les livres: ils les numérisent et les tamisent à coups d’algorithmes, pour analyser la longueur des phrases, le nombre de mots à occurrence unique et des choses de ce type.

Il y a quelques semaines, nos confrères de Slate.fr et de « Livres Hebdo » se sont amusés à chiffrer la rentrée des lettres. A quelques jours des prixlittéraires, nous nous sommes penchés sur le palmarès de ces quinze dernières années. Nous nous sommes limités aux romans de langue française et aux quatre grands prix d’automne : Goncourt, Renaudot, Femina et Médicis. L’échantillon, comme on dit, ne reflète pas l’ensemble de la production littéraire francophone contemporaine, mais il dit quelque chose de la littérature instituée, récompensée, légitimée. Il parle aussi des prix eux-mêmes, de leurs manies, leurs curiosités, leurs lacunes. Et donc du lectorat français.

La première des leçons est que le roman rechigne à la mise en data. Nous sommes partis avec des idées simples: recenser le genre des livres primés, le sexe des personnages prin

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