Régionales : des bleus et de l’espoir au Front de gauche

Mercredi soir, on s’est pointé à la Halle Carpentier (XIIIarrondissement de Paris) pour le grand meeting du Front de gauche en Ile-de-France. Une opération de force. Quelques semaines avant le premier tour des régionales, Pierre Laurent (PCF), Eric Coquerel (Parti de gauche) et Clémentine Autain (Ensemble !) n’étaient pas seuls. A l’intérieur de la salle : drapeaux, écrans géants et 2 000 âmes. Au premier rang, on note la présence de Jean-Luc Mélenchon et Marie-Georges Buffet. Ils resteront silencieux tout au long de la soirée. La lumière rouge est ailleurs.

Le meeting débute, et comme toujours au Front de gauche, le micro tourne entre les mains. Les colistiers s’enchaînent. Ils racontent leur parcours. Ils découvrent, pour la plupart, le monde politique : le Front de gauche a ouvert ses portes à la société civile. Les débutants passent. Les routards déboulent.

Clémentine Autain, tête de liste en Seine-Saint-Denis, cause des inégalités en Ile-de-France et tacle la politique d’austérité du gouvernement. Eric Coquerel, tête de liste à Paris, tape sur Wallerand Saint-Just, le candidat du FN, «l’ancien du GUD» : «Nous mènerons la bataille idéologique et culturelle contre le Front». Au passage, il n’oublie pas Valérie Pécresse, celle qui «distribue des chocolats à Versailles». L’humour se mélange aux attaques.

«Un conseil qui associe les gens qui n’ont pas le droit de vote»

Au fil de la soirée, une découverte arrive. Elle s’appelle Julie Morel, syndicaliste CGT chez Air France et tête de liste dans le Val-d’Oise. Elle prend le micro, visiblement émue, et lit un petit texte de présentation : ses premiers mots en politique. Elle remercie les présents et ses collègues absents. Le moment est court. Les applaudissements longs. La fin de soirée approche.

Et Pierre Laurent prend le micro pour la conclusion. Le chef de file du Front de gauche fait un tour dans le passé. Il met en avant le bilan de son parti à la région. Puis, il aborde le futur. Aujourd’hui, la liste du Front de gauche frôle les 10 % selon les sondages. Il prévient : «Il peut se passer encore beaucoup de choses.» Pierre Laurent compte sur «la richesse de la jeunesse» et promet de construire 100 000 logements dans la région.

En conclusion, il parle actualité et la décision de Manuel Valls d’éteindre le droit de vote des étrangers : «A la région, je propose un conseil qui associe les gens qui n’ont pas le droit de vote aux décisions et consultations.»

L’objectif du Front de gauche est affiché, atteindre un score à deux chiffres lors du premier tour. Et après ? Les regards changent. Certains, Pierre Laurent et Clémentine Autain penchent vers une alliance avec Claude Bartolone pour faire face à la droite de Valérie Pécresse. Eric Coquerel, lui, ne se prononce pas pour le moment. Il préfère se concentrer sur le premier tour : à chaque jour suffit sa peine.

Rachid Laïreche

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