Benjamin Biolay: «Hubert Mounier a été mon mentor»

«Mon ami. Mon grand frère. Mon professeur de chanson. Tu vas me manquer atrocement, génie. Je t’aime.». C’est par ces quelques mots que Benjamin Biolay a dit adieu, non sans une grande tristesse, à son ami. Hubert Mounier, également connu sous le pseudonyme de Cleet Boris, est décédé ce lundi 2 mai d’une crise cardiaque. Il avait 53 ans.

Depuis près de vingt ans, les deux artistes travaillaient ensemble. L’interprète de La Superbe se souvient de sa rencontre avec le chanteur à la voix de crooner: «Au conservatoire, je vagabondais des cours d’analyse, d’harmonie et d’écriture à ceux de jazz et d’électroacoustique. Je pouvais jouer Le Sacre du printemps à l’auditorium Maurice-Ravel avec l’Orchestre national et, le lendemain, me produire à Nice au milieu d’un groupe de reggae. J’ai rencontré Hubert Mounier un peu par hasard. II a tout de suite eu confiance en moi. Il m’a aidé et demandé très vite de faire des arrangements de cordes pour son groupe, L’Affaire Louis’ Trio».

Benjamin Biolay a passé de nombreuses heures à écouter les conseils avisés de son mentor. Interviewé par Télérama en 2012, le chanteur confiait: «J’ai travaillé sur la réalisation des deux derniers disques du groupe. Un des trois était parti, et Hubert m’a dit: “Vas-y!” Il m’a confié des responsabilités bien trop grandes pour moi… J’ai appris. Énormément. Dans la souffrance. Mais ma rencontre avec lui a été évidemment essentielle.»

Le groupe L’Affaire Louis’ Trio se sépare en 1997. Cleet Boris entame alors une carrière solo. Bien sûr, Benjamin Biolay répondra présent quand l’interprète de Mobilis Mobile lui demandera son aide. Ensemble, ils sortiront en 2001 le Grand huit, Voyager léger quatre ans plus tard, et La Maison de pain d’épice en 2011.

Plus de vingt ans de collaboration

«La première fois que j’ai entendu ses maquettes il y a sept ou huit ans, j’ai compris que Benjamin et moi étions parfaitement en symbiose. On est tous les deux de grands timides et on s’est apporté pas mal de réconfort au cours des années. Je savais que sur l’album il serait là pour m’empêcher de partir en vrille, pour proposer toujours les meilleures solutions. Et comme il écrivait son propre disque au même moment, il y avait une saine émulation entre nous. Quand je composais un titre, j’avais toujours en tête que je devais surprendre Benjamin. On a commencé à travailler sur un titre, La Vue sur la mer, qui était pour moi la pierre d’achoppement du disque, et quand j’ai entendu l’arrangement qu’il avait écrit, j’ai su que je ne voulais plus travailler avec quelqu’un d’autre.», expliquait Hubert Mounier au Figaro lors de la sortie du disque.

Le hasard ou le destin… Les deux artistes étaient faits pour se rencontrer. Plus de vingt ans de collaboration qui laissa place à une sincère amitié et qui donna de très belles chansons.

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