Paris s'active pour libérer le Français enlevé au Tchad

Le Quai d’Orsay a confirmé jeudi midi l’enlèvement d’un ressortissant français au Tchad, sans donner de précisions sur l’identité de l’otage. « Nous sommes mobilisés en lien avec les autorités tchadiennes pour parvenir à la libération de notre compatriote », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un bref communiqué publié jeudi midi. Selon l’Agence France-Presse, qui cite une source militaire française, il s’agit d’un civil kidnappé jeudi matin près d’Abéché, dans l’est du pays. De son côté, Europe 1 affirme que ce Français serait âgé d’une soixantaine d’années et employé par une société minière. 

Le mur d’enceinte de la base militaire avancée française d’Abéché, photographié par notre journaliste lors d’un reportage début mars 2017. © Guerric Poncet / Le Point.fr

La ville d’Abéché, à 750 kilomètres à l’est de la capitale, N’Djamena, accueille une base militaire avancée française. Si cette structure va assurément faciliter les recherches menées par la France, les maigres moyens déployés ne permettront pas, en l’état, de lancer une vaste opération. En effet, selon nos informations, trente-huit soldats français, dont un groupe d’infanterie, y sont déployés pour participer à la sécurisation de la zone dans le cadre de l’opération Barkhane. Cet effectif inclut un pôle médical du service de santé des armées (« rôle 1 »), qui sera très utile en cas d’accrochage avec les preneurs d’otage.

Une base militaire avancée

Aucun hélicoptère n’est déployé à Abéché en ce moment, mais des moyens supplémentaires vont probablement venir renforcer la base avancée. Dans ce type de scénario, il est habituel que des unités des forces spéciales et des agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) soient appelés en renfort, avec leurs matériels. Collée à sa piste d’atterrissage, la base dispose d’une enceinte élargie permettant l’accueil de troupes supplémentaires et donc une montée en puissance très rapide. Selon la presse locale, l’armée tchadienne aurait de son côté immédiatement envoyé un contingent de forces spéciales dans la zone.

L’opération militaire française Barkhane, qui a succédé aux opérations Serval et Épervier, couvre cinq pays de la bande sahélo-saharienne, dont le Tchad. Les Français assistent les armées locales face aux djihadistes, et notamment face aux combattants de Boko Haram. Si le quartier général de l’opération est toujours implanté à N’Djamena, l’essentiel du contingent de 4 000 militaires a été réorienté ces derniers mois vers le fuseau ouest (essentiellement au Mali). Les hélicoptères, très peu nombreux, ont presque tous été transférés à l’ouest.

LIRE aussi notre reportage au Tchad. Ceux qui sauvent nos soldats (1) : « Mon ambulance, c’est un avion »

Les cinq pays concernés par Barkhane (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali et Mauritanie) ont formé le G5 Sahel, dont les forces armées conjointes commencent timidement à mener des opérations transfrontalières de sécurisation.

Un précédent en 2009

Le dernier enlèvement d’un Français au Tchad remonte au 9 novembre 2009. Laurent Meurice, un agronome français travaillant pour le CICR, avait été kidnappé dans l’est du pays. La prise d’otage avait été revendiquée par un groupe soudanais du Darfour, les Aigles de libération de l’Afrique. Il avait été libéré le 6 février 2010, après 89 jours de détention. Le Darfour, en proie à la guerre civile depuis 2003, est une province du Soudan frontalière du Tchad.

Le seul cas connu de Français otage dans le monde à l’heure actuelle est celui de Sophie Pétronin, enlevée à Gao, dans le nord du Mali, le 24 décembre 2016, par des hommes armés. La sexagénaire dirigeait une association d’aide à l’enfance et son enlèvement n’a jamais été revendiqué.

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