Les USA et l’Iran

D’un côté, l’appel du président américain à « isoler » l’Iran de Hassan Rohani. De l’autre, on ironise sur « le show » mené par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Le fossé se creuse entre Téhéran et Washington. Depuis le début de son premier déplacement à l’étranger comme président, samedi 20 mai, Donald Trump s’est clairement aligné sur l’Arabie saoudite sunnite et sur Israël, les deux principaux rivaux de l’Iran au Moyen-Orient.  L’appel du président américain à « isoler » l’Iran de Hassan Rohani a ainsi été salué en retour par un discours ironique sur « le show » mené par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Le réchauffement entamé par Barack Obama semble désormais oublié.  Le président des États-Unis a choisi l’Arabie saoudite sunnite, grand rival régional de l’Iran chiite, pour son premier déplacement à l’étranger. Depuis Ryad ce dimanche, il a appelé « toutes les nations » à « travailler ensemble pour isoler » le régime iranien en attendant qu’il montre « sa volonté d’être un partenaire pour la paix ». « Du Liban à l’Irak en passant par le Yémen, l’Iran finance, arme et entraîne des terroristes, des milices et d’autres groupes terroristes qui répandent la destruction et le chaos à travers la région », a-t-il affirmé.   Les virulentes critiques de Donald Trump ont rappelé celles du président George W. Bush au début des années 2000 qui avait placé l’Iran dans « l’axe du Mal » avec l’Irak et la Corée du Nord. Pour Azadeh Kian, politologue à Paris, « on voit qu’un front guerrier se constitue et c’est inquiétant, surtout au lendemain d’une élection qui a vu la victoire de Rohani et a montré qu’il y avait une réelle dynamique en faveur de la démocratisation et de l’ouverture dans la société iranienne ».   Lors de sa première conférence de presse depuis sa réélection vendredi 19 mai, Hassan Rohani a répondu à Donald Trump, en qualifiant le sommet de Ryad de « show » qui « n’a aucune valeur politique, ni concrète ». Il a ensuite ironisé sur les Américains qui « se trompent toujours ». « Quand ils ont attaqué l’Afghanistan, ils se sont trompés, quand ils ont attaqué l’Irak, ils se sont trompés, quand ils nous ont imposé des sanctions ils se sont trompé. Ils se sont trompés en Syrie et si vous connaissez un seul exemple où ils ont agi sans se tromper, dites-le moi. »  Le ministre des Affaires étrangères iraniens, Mohammad Javad Zarif, a lui aussi choisi l’ironie pour répondre à Donald Trump: « L’Iran, qui vient de tenir de vraies élections, est attaqué par le président des États-Unis dans ce bastion de la démocratie et de la modération » qu’est l’Arabie saoudite. Et de s’interroger, sarcastique: « S’agit-il de politique étrangère ou de pomper 480 milliards de dollars » au roi Salmane d’Arabie saoudite?

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