Top culture au Quai Branly

Après ses statuettes, ses costumes et ses masques, le Quai Branly s’est enfin décidé à révéler sa collection composée de quelque 500 peintures au grand jour. Un vivier notamment constitué par les collections du musée de l’Homme, du musée des arts d’Afrique et d’Océanie de la Porte Dorée, un lieu crée au moment de l’exposition coloniale en 1931.  «À cette période, on a énormément collectionné les peintres qui magnifiaient nos colonies», explique Éric Biétry-Rivierre. Par conséquent, une large partie de l’exposition Peintures du Lointainest liée à cette peinture coloniale. «Il s’agit de magnifier ces territoires, de montrer comment nous avons une mission civilisatrice, avec par exemple le médecin, qui va éradiquer les maladies tropicales avec tous les stéréotypes que cela peut comporter», décrit-il. «Le gouverneur général et Madame Renard à M’Pila en AEF», de Louis Jean Beaupuy (1896 – 1974) Claude Germain/DDC, musée du quai Branly En exemple, ce tableau de Louis Jean Beaupuy, Le gouverneur général et Madame Renard à M’Pila en AEF, dans lequel on observe l’administrateur et sa femme en train de distribuer des vivres dans un petit village de l’Afrique Équatoriale. «Les corps et les carnations sont très académiques, c’est bien fait. Et en même temps aujourd’hui on le trouve un petit peu ridicule avec son casque colonial et sa chemise de flanelle blanche», Mais se pourrait-il qu’en la nommant «Peintures du Lointain», le Quai Branly n’assume pas totalement cette exposition? Non, selon Éric Biétry-Rivierre qui considère que l’exposition englobe aussi toute cette peinture exotique liée au romantisme, qui s’étend de la fin du XVIIIe jusqu’au XXe siècle. «L’Odalisque» ouo «Algérienne et son esclave», d’Ange Tissier (1814 – 1876). Thierry Ollivier, Michel Urtado/DDC, musée du quai Branly Autre illustration de cette collection, ce tableau d’Ange Tissier nommé L’Odalisque. «Nous avons ici une Algérienne, une odalisque. Alors c’est toute la sensualité des lointains, donc cela dépasse le cadre colonial. Nous avons une fascination. Ange Tissier n’est jamais allé en Algérie, donc il s’agit là d’une vision qui incite à aller s’implanter dans ce qui seront bientôt les colonies», décrypte-t-il. «Sans nostalgie et sans tabou» Par ailleurs, Éric Biétry-Rivierre rappelle que toutes ces œuvres avaient été à l’index par les différents conservateurs du musée de la Porte Dorée. Mais alors pourquoi les ressortir maintenant, au risque de ranimer les «passions tristes» évoquées par le président Emmanuel Macron? «Il faut ouvrir le débat. Montrer qu’il y avait des artistes qui ont pu chanter des choses

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