Mois : avril 2016

A Hanovre, Obama attendu de pied ferme par les opposants au libre-échange

Le président américain Barack Obama, le 14 mars 2016 à Washington
Le président américain Barack Obama, le 14 mars 2016 à Washington

Les opposants au projet d’accord de libre-échange transatlantique comptent manifester par milliers samedi à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne, à la veille de l’arrivée du président américain Barack Obama, qui a fait du sujet une de ses priorités.

La venue de M. Obama, qui inaugurera dimanche la foire industrielle de Hanovre, où les entreprises américaines auront la part belle, et rencontrera la chancelière Angela Merkel, est censée donner une nouvelle impulsion aux négociations sur le plus grand accord commercial de ce type au monde, à un moment où elles sont mal engagées.

M. Obama a une nouvelle fois défendu le projet de traité dans une interview au quotidien allemand Bild. Cet accord de libre-échange « est un des meilleurs chemins pour promouvoir la croissance et créer de l’emploi », il va « renforcer le commerce et créer des emplois aux Etats-Unis et dans l’Union européenne », a-t-il déclaré.

« Nous ne manifestons pas contre Obama, mais contre le TTIP », acronyme de l’accord de libre-échange, également appelé Tafta, qui est en négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis, affirme un des initiateurs de la manifestation, Christoph Bautz, de l’ONG Campact.

Néanmoins, c’est bien la venue du président américain, dans le sillage de sa visite en Grande-Bretagne, qui est à l’origine du rassemblement, dans un pays où les opposants aux accords de libre-échange sont particulièrement mobilisés: entre 150.000 et 250.000 personnes, selon les décomptes, avaient défilé en octobre à Berlin.

– Des dizaines de milliers de manifestants attendus –

Cette fois-ci, ce sont des « dizaines de milliers » de contestataires, selon les organisateurs, qui devraient se rassembler à partir de la mi-journée dans le centre de Hanovre.

« Véritable offense à la société civile », « menace pour la démocratie », « mise en danger des standards sociaux et écologiques », « profondément anti-américain et anti-européen », les ONG et syndicats n’ont pas de mots assez forts pour définir le danger qu’ils voient dans un tel accord de libéralisation.

Un nouveau cycle de négociations sur le TTIP doit justement débuter lundi à New York, le 13e depuis 2013, et le sujet sera un des thèmes majeurs discutés par Barack Obama et Angela Merkel dimanche.

« La chancelière va redire que notre objectif est de boucler les négociations d’ici la fin de cette année », a déclaré vendredi son porte-parole Steffen Seibert, l’Allemagne considérant qu’un « accord ambitieux » est un « projet central » dans les relations transatlantiques.

Les milieux économiques allemands très tournés vers l’exportation poussent en ce sens, la Fédération de l’Industrie assurant qu’il y aura « plus de gagnants que de perdants ». Et le Premier ministre britannique David Cameron a assuré vendredi que le TTIP « ferait gagner des milliards à nos économies ».

– Les opinions sceptiques –

Mais le scepticisme enfle du côté de la société civile, avec en point de mire la crainte d’un nivellement par le bas des standards sanitaires et de sécurité: seuls 17% des Allemands et 15% des Américains pensent que l’accord TTIP est « une bonne chose », contre plus de 50% en 2014, selon un sondage de la fondation Bertelsmann.

Le président Barack Obama a fait du libre-échange le coeur de sa politique économique, mais le sujet a perdu la cote aux Etats-Unis, où il est associé par beaucoup aux pertes d’emplois liées à la mondialisation. Et les prétendants à sa succession actuellement en campagne sont la plupart très critiques.

Le secrétaire américain au Commerce Michael Froman a mis en garde dans le quotidien allemand Handelsblatt: si un accord ne peut être conclu cette année, « il y aura une très grande incertitude sur notre capacité à jamais y arriver ».

L’arrivée à son terme du mandat présidentiel de Barack Obama « fournit une bonne opportunité » d’avancer jusqu’à un point où « les négociations seront plus solidifiées qu’elles ne le sont aujourd’hui », a néanmoins assuré récemment le secrétaire américain à l’Agriculture, Tom Vilsack.

S’il est bien peu probable qu’un accord complet soit trouvé d’ici à l’élection présidentielle américaine en novembre, Angela Merkel s’accroche à l’idée d’en dégager « les grandes lignes » tant que Barack Obama est en poste.

Mais au vu des difficultés du TTIP, Barack Obama pourrait plutôt se concentrer sur un autre objectif: la ratification en cours du Partenariat Trans-Pacifique, un traité de libre-échange entre les zones Asie-Pacifique et Amérique.

23/04/2016 05:14:49 – Hanovre (Allemagne) (AFP) – © 2016 AFP

Pour les 400 ans de sa mort, le Royaume-Uni déclame sa passion pour Shakespeare

Une statue du dramaturge britannique William Shakespeare dans sa ville natale de Stratford-upon-Avon, en Angleterre, le 12 avril 2016
Une statue du dramaturge britannique William Shakespeare dans sa ville natale de Stratford-upon-Avon, en Angleterre, le 12 avril 2016

Les célébrations du 400e anniversaire de la mort de William Shakespeare culminent samedi à Stratford-upon-Avon (centre de l’Angleterre), sa ville natale, où des stars du cinéma et du théâtre sont attendues pour jouer les passages les plus marquants de son oeuvre.

Le plus célèbre des dramaturges britanniques s’est éteint le 23 avril 1616 à l’âge de 52 ans dans cette petite bourgade plantée dans la campagne anglaise, laissant derrière lui une quarantaine de pièces, de « Roméo et Juliette » à « Macbeth » en passant par « Hamlet », entrées dans le patrimoine culturel mondial.

Shakespeare aujourd’hui, ce sont des pièces jouées toute l’année dans le monde entier dans des dizaine de langues, adaptées en film, revisitées en opéra rock, en dessins animés, voire même en manga, où les Capulet et les Montaigu sont des gangs de yakuzas.

Il y a dans son oeuvre « une collection d’icônes que tout le monde connaît. Roméo et Juliette, les conflits entre familles, le jeune homme troublé de Hamlet, le père en colère et dictatorial du roi Lear », explique à l’AFP Dominic Dromgoole, directeur artistique du Shakespeare’s Globe, le théâtre londonien bâti à l’époque de Shakespeare et reconstruit à l’identique sur les bords de la Tamise dans les années 1990.

« Ces personnages parlent à tout un chacun parce qu’ils font partie de nous. Ces récits, par leur force, transcendent toutes les langues », ajoute-t-il.

Signe de l’influence considérable de celui qui a contribué à façonner la langue anglaise, c’est avec les mots de Shakespeare que le prince Charles a célébré jeudi le 90e anniversaire de sa mère, la reine Elizabeth II, déclamant lors d’une rare intervention radiophonique qu’elle serait « pour le bonheur de l’Angleterre une princesse riche en années ».

Pour rendre à l’auteur un hommage digne de son talent, le Royal Shakespeare Theatre a convié ce samedi à Stratford-upon-Avon les comédiens les plus en vue du pays: Judi Dench, Helen Mirren, Ian McKellen, Benedict Cumberbatch ou Joseph Fiennes, qui joueront les scènes les plus connues du dramaturge, en présence du prince Charles.

Intitulé « Shakespeare Live! », le spectacle sera retransmis en direct à la télévision et dans des cinémas à travers l’Europe.

– Dans la salle de classe de Shakespeare –

Autres événements à noter: une parade menant jusqu’à sa tombe, dans l’église de la Sainte-Trinité, et un feu d’artifice, qui viendront ponctuer une journée rythmée par du théâtre de rue, des danses et des concerts en ce 23 avril, jour de la Saint George, fête nationale en Angleterre.

La journée sera également l’occasion de découvrir ce qui fut très probablement la salle de classe du « Barde immortel ». Située dans l’école Edouard VI, elle fait partie d’un ensemble historique construit entre 1418 et 1420.

C’est ici, entre les quatre murs d’une petite pièce à colombages restaurée pour quelque 1,8 million de livres (2,3 millions d’euros), que le dramaturge aurait appris, vraisemblablement entre 1571 et 1578, l’anglais, la musique, le catéchisme, le latin.

« Quand je suis (dans cette pièce) seul, parfois j’en ai des frissons », a confié à la BBC le directeur de l’école, Bennet Carr.

Le conditionnel est toutefois de mise quant à l’enfance de l’auteur: faute de documentation suffisante, des pans entiers de la vie de Shakespeare restent un mystère.

« Nous n’avons pas de détails sur l’enfance de Shakespeare, à part le fait qu’il était le fils d’un gantier et politicien local, John Shakespeare », explique à l’AFP Warren King, du site spécialisé NoSweatShakespeare.com.

« On peut imaginer que c’était un garçon brillant », conjecture-t-il, « absorbant toutes les informations et le savoir que dispensait l’école » pour ainsi jeter les bases d’une destinée hors du commun.

Si l’épicentre de l’hommage se trouve à Stratford-upon-Avon, des célébrations sont également prévues à Londres, dont une exposition gratuite sur la rive sud de la Tamise, baptisée « The complete walk » (« La marche complète ») qui présentera 37 courts-métrages de 10 minutes sur chacune des pièces de Shakespeare.

23/04/2016 05:26:22 – Stratford-upon-Avon (Royaume-Uni) (AFP) – © 2016 AFP

Prince, l’artiste qui défia l’industrie musicale

Prince n’aura pas simplement légué une oeuvre inclassable et protéiforme: le multi-instrumentiste disparu jeudi 21 avril a également été la première star mondiale à croiser le fer avec les grandes majors musicales pour conquérir sa liberté commerciale et artistique.

«Les contrats musicaux sont comme, je vais dire le mot, de l’esclavagisme»: les récents propos du Kid de Minneapolis, rapportés par la radio américaine NPR, disent tout de son aversion et de son mépris pour une industrie musicale dont il a tenté de s’affranchir en misant sur la scène. «Je dirais à n’importe quel jeune artiste: ne signe pas», avait-il ajouté.

C’est de loin avec la Warner Music que l’affrontement aura été le plus âpre, causant quasiment sa perte commerciale et le conduisant pendant plusieurs années à renoncer à son légendaire nom d’artiste.

Ironie du sort, c’est cette même major qui le repéra, l’enrôla dans son catalogue en 1977 alors qu’il n’avait que 18 ans et, surtout, lui donna le temps de parfaire son art jusqu’à son premier succès planétaire 1999, paru en 1982.

C’est aussi la Warner qui, pendant douze ans (1985-1992), aida financièrement Prince à mettre sur pied son propre label, Paisley Park Records, sur lequel il fit signer de jeunes talents, telle la percussionniste Sheila E et de vielles gloires comme le pape du P-Funk George Clinton ou la chanteuse Mavis Staples.

Contrat de 100 millions de dollars

Paradoxalement, le point de rupture se dessine fin 1992 quand la Warner offre un pont d’or à Prince. L’artiste paraphe alors un nouveau contrat de 100 millions de dollars pour six albums, qui est présenté alors comme le plus juteux jamais signé, loin devant Michael Jackson (50 millions) ou Madonna (60 millions de dollars).

Mais le prix à payer n’est pas mince: avec ce contrat, la Warner met la main sur l’ensemble des bandes, les «masters», enregistrées par le natif de Minneapolis depuis 1978.

Leur relation se détériore alors à grande vitesse. Dès 1993, pour son 35e anniversaire, la star affirme ne plus vouloir enregistrer d’album et décide de renoncer à son nom de scène dans l’espoir de se libérer de ses obligations contractuelles avec la Warner.

Il se fait alors appeler «l’artiste anciennement connu sous le nom de Prince» ou se désigne par un nom imprononçable: les signes chromosomiques du sexe masculin et du féminin enchevêtrés. Signe que les couteaux sont tirés, Prince n’hésite pas non plus à se montrer sur scène avec le mot «slave» (esclave) écrit sur ses joues.

Cette manoeuvre risquée lui cause du tort commercial mais n’aliène toutefois qu’une partie de ses fans. En 1993, les 72.000 places de son concert dans le stade londonien de Wembley s’envolent ainsi en moins d’une heure.

En guerre contre Youtube et le streaming

Désireuse d’assurer son retour sur investissement, la Warner commet alors une crise de lèse-majesté: elle publie une compilation des meilleurs titres de Prince, une démarche que l’artiste considérait comme un acte de décès musical.

Fin 1995, la rupture est définitivement consommée. «Au cours de près de deux décennies de relation, l’artiste et Warner Bros. ont développé des différences irréconciliables», affirme alors Prince dans un communiqué.

C’est armé d’un nouveau label, NPG Records, que Prince va remonter la pente en misant sur les recettes de concerts, en nouant des contrats occasionnels avec des majors mais aussi en utilisant internet pour écouler ses opus directement vers son public.

Mais l’idylle de Prince avec le web est de courte durée. Ces dernières années, l’artiste s’est battu pour que les vidéos de ses concerts soient systématiquement retirées de YouTube pour protéger ses droits. Mais il a surtout dénoncé la montée en puissance des sites de streaming, fustigeant le faible pourcentage reversé aux artistes par iTunes ou Spotify.

En 2010, il déclare même la «fin d’internet». «Ce que je voulais dire c’est qu’internet était fini pour tous ceux qui veulent être payés (de leur art)», avait-il expliqué quelques années plus tard dans le Guardian. «Et j’avais raison sur ce point», avait-il ajouté.

1,57m, 39 albums, 1 Oscar…Prince en chiffres

Musicien de génie, bête de scène, Prince, mort jeudi à l’âge de 57 ans, a marqué des générations de fans avec des tubes comme Purple Rain, Girls & Boys ou Kiss. Mesurant moins d’1,60 mètres, mais doté d’un immense charisme, le rival de Michael Jackson jouait l’ultra-sexualité dans ses paroles et son apparence. Retour en cinq chiffres sur la carrière de cette icône musicale.

● 1 mètre 57, mais une présence impressionnante

Mesurer moins d’1 mètre 60 et s’imposer comme une bête de scène aux yeux du monde, c’est possible. Prince l’a prouvé. Déjà enfant, il avait une taille inférieure à la moyenne. Dans la cour de l’école de Minneapolis, les moqueries de ses camarades fusent. Plus tard, en 2009, le chanteur confiera avoir souffert de ce harcèlement, lors d’une interview à la chaîne PBS. «Très tôt dans ma carrière, j’ai essayé de compenser en étant aussi voyant et bruyant que possible». Pari tenu. L’audace de ses paroles, l’ultra sexualité de son jeu de scène et l’extravagance de ses tenues aux couleurs tapageuses donnaient au chanteur une présence phénoménale. Perché sur ses 12 cm de talons, le Prince restera un géant de la pop. «J’ai toujours dit que c’était le Bowie de petite taille, mais aussi grand par le talent», a confié à Libération le chanteur Rachid Taha.

via GIPHY

● 7 ans, l’âge de la première composition

John L. Nelson, plâtrier de métier, rêvait pour son fils de la carrière musicale qu’il n’avait jamais pu avoir lui-même. C’est pour cette raison qu’il lui a choisi ce prénom chargé de promesses. Le petit Prince ne déçoit pas ses attentes. À moins de dix ans, il a déjà l’oreille musicale. Ce talent précoce se confirme rapidement. Le jeune garçon qui joue de nombreux instruments passe son adolescence dans les studios de répétition. À 15 ans, il forme son premier groupe et sort son premier album à 20 ans.

● 39 albums en 37 ans de carrière

Son premier disque, réalisé en 1978, s’intitule For You. En 1982, 1999 l’impose sur la scène américaine. Deux ans plus tard I Wanna Be Your Lover lui donne un nom. Cinq ans plus tard, Purple Rain le consacre dans le reste du monde. Les albums s’enchaînent à un rythme délirant jusqu’à la sortie de son dernier disque HITnRUN, en décembre 2015. Particulièrement prolifique, Prince s’illustre par une moyenne impressionnante de plus d’un album par an. À titre de comparaison, Michael Jackson a réalisé moins de 15 albums solo.

● Le cap des 100 millions d’albums vendus presque franchi

Prince a presque atteint la barre des 100 millions d’albums vendus. D’après les statistiques détaillées du site chartsinfrance, le nombre exact serait de 94.400.000, soit à peine moins que les 95.700.000 de David Bowie. Malgré l’étendue de sa communauté de fans, Prince n’est pas connu pour être un énorme vendeur. Trois fois moins que le groupe irlandais U-2 et deux fois moins que le «roi de la pop» Michael Jackson.

● 30 nominations aux Grammy Awards

En 38 ans de carrière, l’artiste a été souvent récompensé. Il remporte 7 Grammy Awards. Son premier grand succès mondial, Purple Rain, lui vaut deux premiers trophéesen 1985: meilleure musique de film et meilleure performance rock. Il reçoit, par ailleurs l’Oscar de la meilleure chanson pour le film Purple Rain.

Avec agence AFP.

Attentats de Bruxelles : Mohamed Abrini aurait voulu déclencher sa bombe

Que voulait vraiment faire Mohamed Abrini le 22 mars dernier à l’aéroport de Zaventem en Belgique ? Si le troisième terroriste, qui a reconnu être « l’homme au chapeau », a assuré aux policiers belges qu’il avait renoncé à s’être fait exploser, La Dernière Heure affirme ce vendredi sur son site internet que Mohamed Abrini a, en fait, été contraint de quitter l’aéroport sans activer ses explosifs. Le journal belge, qui évoque les images des caméras de surveillance du hall des départs, révèle que l’explosion de la première bombe, suivie d’un mouvement de foule, a obligé Mohamed Abrini à abandonner son projet kamikaze.

Les images montrent l’arrivée à l’aéroport bruxellois de Ibrahim El Bakraoui, de Najim Laachraoui, identifié depuis comme geôlier par d’anciens otages français en Syrie, et de Mohamed Abrini, ami d’enfance de Salah Abdeslam, qui, contrairement à ses deux acolytes, a le visage masqué par un chapeau. Les trois hommes poussent un chariot avec un sac, avant de jeter un oeil au tableau des départs et de se diriger vers les guichets d’enregistrement pour Israël, la Russie et les États-Unis. Le journal précise qu’« on voit même un des terroristes se précipiter pour arriver à temps dans la file d’enregistrement à destination d’Israël ».

Le parquet fédéral ne « confirme pas »

Un des complices de Mohamed Abrini se fait alors exploser, poursuit La Dernière Heure, ajoutant que cette première détonation projette à plusieurs mètres de son chariot « l’homme au chapeau », qui devait à son tour activer sa bombe. S’ensuit un mouvement de panique qui l’empêche de récupérer son chariot, et le pousse donc « par défaut », assure le quotidien, à se diriger vers la sortie de l’aéroport.

Les informations du journal belge n’ont pas été confirmées par le parquet fédéral qui a par ailleurs indiqué vendredi ne pas « donner de détails sur des enquêtes en cours », d’après Le Soir.

Arrêté le 8 avril à Bruxelles, Mohamed Abrini est inculpé d’assassinats terroristes et de participation aux activités d’un groupe terroriste dans le cadre des attentats de Bruxelles mais aussi de Paris, le Belgo-Marocain de 31 ans ayant été filmé en compagnie de Salah Abdeslam deux jours avant les attentats du 13 novembre dans une voiture utilisée pour convoyer des membres des commandos des attaques.

Enquête ouverte sur les escrocs qui se faisaient passer pour Le Drian

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire sur des tentatives d’arnaque par téléphone commises par des escrocs qui se sont fait passer pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Les escrocs, qui ont notamment agi en 2015, ont contacté plusieurs présidences d’États africains, des ambassades en France et à l’étranger, des entreprises françaises, fondations ou associations humanitaires, a expliqué la source judiciaire.

Se faisant passer pour le ministre ou ses proches collaborateurs, ils ont échafaudé des scénarios de prises d’otage d’agents secrets et ont demandé de l’aide pour le paiement de rançons de plusieurs millions d’euros à la place de la France, dont la ligne officielle est de ne pas verser d’argent. Ce genre d’escroquerie, dite aux « faux ordres de virement » (Fovi) ou « fraude au président », est un classique où les malfaiteurs se font généralement passer pour le patron d’une entreprise pour se faire transférer de grosses sommes d’argent par des collaborateurs.

La police soupçonne des escrocs israéliens

Cette fois-ci, l’arnaque a toujours échoué, sauf à deux reprises où des virements totalisant la somme de 22 millions d’euros ont été effectués, mais les fonds ont dans leur grande majorité pu être bloqués et récupérés, a indiqué une source proche du dossier. En juillet 2015, les ministères français de la Défense et des Affaires étrangères avaient signalé les faits au parquet de Paris, qui avait confié une enquête préliminaire à l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), spécialisé dans ce type d’arnaque.

Désormais, les investigations seront menées par des juges d’instruction, toujours avec l’aide de l’OCRGDF. Le parquet a ouvert mercredi une information judiciaire pour escroqueries et tentatives d’escroquerie en bande organisée, blanchiment d’escroquerie en bande organisée et usurpation d’identité et de qualité, a indiqué la source judiciaire.

Cette escroquerie est bien connue par la police française, qui soupçonne des escrocs israéliens ou franco-israéliens installés en Israël d’être parvenus au cours des dernières années, notamment en mystifiant des chefs d’entreprise ou des services comptables de grosses sociétés, à se faire remettre de très fortes sommes. La manipulation est presque toujours basée sur des scénarios où interviennent des services secrets, ce qui permet à l’escroc de demander à sa cible de garder le plus grand secret et de virer rapidement l’argent sur des comptes numérotés dans des paradis fiscaux.

Prince : ses titres incontournables

Prince est mort, vive le Prince. Le chanteur américain, de son vrai nom Roger Nelson, l’un des plus grands musiciens de l’Histoire, est mort à l’âge de 57 ans, a confirmé jeudi son agent. Il avait été hospitalisé d’urgence vendredi pour une grippe, selon plusieurs médias. Si des titres comme Purple Rain ou Kiss sont devenus des hymnes pour une soirée réussie, la carrière du «Kid de Minneapolis» est une mine d’or pour tout amateur de musique un tant soit peu avisé. Difficile, donc, de réduire une carrière débutée en 1973 en quelques titres. Voici, pourtant, quelques tubes pour danser en hommage de l’artiste, avec un grand A.

● I Wanna Be Your Lover

Le grand méchant funk est déjà à son apogée. Il s’agit d’un des premiers grands succès de Prince, paru sur le second album du «Kid», Prince, en 1979.

● Controversy

Ce titre est issu du 4ème album éponyme de Prince, sorti en 1981. Le chanteur n’hésite pas à rentrer dans le débat public, alors emmené par le président Reagan, où la Guerre froide est l’un des sujets majeurs.

● 1999

«Alors ce soir, je vais faire la fête comme si nous étions en 1999»: bien avant le bug de l’An 2000, Prince avait crié au monde, en 1982, son envie de faire la fête comme si demain était le dernier jour. Et, depuis, ce tube résonne dans toute bonne soirée.

● Purple Rain

Plus qu’une chanson, c’est sans doute LE titre de Prince capable de mettre d’accord fan et novice. Cette ballade, vendue à plus de vingt millions d’exemplaires, est un des titres phares du film éponyme sorti en 1984. Il obtiendra d’ailleurs un Oscar pour cette chanson.

● Nothing Compares 2 U

Si la chanson est devenue un titre majeur de la chanteur Sinead O’Connor, elle a pourtant été écrite par Prince, en 1985. Totalement passée inaperçue alors, l’artiste irlandaise la réorchestre en 1990 et la propulse à travers les médias du monde entier. Un poil jaloux,Prince commença à la chanter en concert. Elle est par ailleurs considérée comme l’une des «meilleures» chansons de rupture.

● Kiss

«Je veux juste un peu plus de temps avec toi… et t’embrasser»: si toute la puissance érotique de Prince pouvait tenir en une phrase, ce serait forcément dans le refrain de Kiss. Nous sommes en 1986. Le clip où le «Love Symbol» – androgyne au possible – dévoile ses talents de danseur à moitié nu est resté dans les mémoires.

Batdance

Si Bruce Wayne devait danser, c’est forcément sur du Prince. C’est chose faite en 1989 avec la «Batdance». Ne rions pas: cet album, qui est la bande originale du film Batman de Tim Burton en 1989, s’est vendu à 4,3 millions d’exemplaires.

Prince, le «Kid de Minneapolis», s’est éteint à l’âge de 57 ans

Le chanteur américain Prince, l’un des plus grands musiciens pop de sa génération, est décédé jeudi 21 avril à l’âge de 57 ans, a annoncé le site TMZ.

Le shérif du comté où réside Prince a tweeté qu’une «enquête était ouverte pour un décès à Paisley Park», la résidence de Prince, mais sans donner d’identité.

L’interprète de Purple Rain, atteint d’une grippe depuis plusieurs semaines, avait été contraint d’annuler deux concerts au début du mois d’avril. Le 16 avril, son jet privé qui ramenait le «Kid de Minneapolis» chez lui avait dû atterrir d’urgence parce qu’il s’était évanoui à l’issue d’un concert. Le chanteur, légende de la pop, qui a vendu plus de 175 millions d’albums, avait en effet insisté pour se produire à Atlanta.

Par la suite, il avait été pris en charge à l’hôpital de Moline dans l’Illinois, où il avait reçu plusieurs soins. Trois heures plus tard, il réembarquait à bord de son avion pour finir le trajet et rentrer chez lui, comme l’avait indiqué un porte-parole du chanteur au site TMZ.

Le «Kid» avait sorti en septembre un nouvel album intitulé HITnRUN Phase One, disponible uniquement en ligne via le service de streaming Tidal et accessible via abonnement. La suite, HITnRUN Phase Two, est quant à elle parue en décembre.

Le chanteur comptait prochainement publier son tout premier livre. Une autobiographie, dont le titre n’était pas encore révélee devait être publiée fin 2017 chez l’éditeur Spiegel and Grau.

Rival de Michael Jackson

Le musicien, né sous le nom de Prince Nelson, vivait toujours en périphérie de Minneapolis. Dans les années 1990, Prince avait changé son nom pour un imprononçable «Love symbol».

Plus connu comme guitariste, chanteur et danseur, Prince a récemment organisé des concerts dans ses studios de Paisley Park, dans le Minnesota (Etats-Unis), et en Australie, durant lesquels il a joué du piano en solo, déclarant qu’il voulait se confronter à un nouveau défi artistique.

Le «kid de Minneapolis» a été l’un des plus grand musiciens des années 1980 et 1990, avec des tubes comme Purple Rain, Cream, Girls & Boys, Kiss, qui ont fait danser le monde entier, mêlant riffs de guitare et rythmes funk.

Mesurant moins d’1,60 m mais avec une personnalité surdimensionnée, celui qui était parfois présenté comme un rival de Michael Jackson était une véritable bête de scène, au style dandy et jouant sur l’androgynie sexuelle.

Brésil: les ennemis de Rousseff, un moindre mal pour les pro-destitution

Renan Calheiros et Michel Temer le 2 mars 2016 à Brasilia
Renan Calheiros et Michel Temer le 2 mars 2016 à Brasilia

Les Brésiliens qui réclament la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff voient ses ennemis politiques, pourtant éclaboussés par des affaires de corruption, comme un moindre mal, à l’instar d’Eduardo Cunha, qualifié de « méchant préféré » en référence au film « Les Minions ».

Dans la rue, aucun des dirigeants qui ont juré la perte de « Dilma » ne soulève un réel enthousiasme.

Du vice-président Michel Temer au président de la chambre des députés Eduardo Cunha en passant par le président du Sénat Renan Calheiros, respectivement premier, deuxième et troisième dans l’ordre de succession présidentiel, tous font partie, selon eux, d’une génération d’hommes politiques corrompus qui doit être expurgée.

Le président du Sénat Renan Calheiros, le 19 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFPLe président du Sénat Renan Calheiros, le 19 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP
Le président du Sénat Renan Calheiros, le 19 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP

Plus de 58% des 513 députés font l’objet d’une enquête ou ont été accusés de corruption, voire de meurtre ou de viol, selon Transparence Brésil. Et 60% des sénateurs ont des démêlés avec la justice, d’après cette ONG.

Néanmoins, parmi les partisans de « l’impeachment » ou destitution, réunis dans un camping à Brasilia, ce casting politique est un moindre mal, comparé à l’impopulaire présidente de gauche, son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) et le Parti des Travailleurs (PT), également synonyme de corruption pour eux.

Temer, Cunha ou Calheiros, « ce n’est pas la meilleure option. Mais aujourd’hui, n’importe quoi est mieux que le PT », affirme Lidice Teixeira do Nascimento, 43 ans, propriétaire d’une boutique de vêtements à Sao Paulo.

– ‘Voleur de poules’ –

Le président de la Chambre basse Eduardo Cunha lors du vote des députés le 17 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFPLe président de la Chambre basse Eduardo Cunha lors du vote des députés le 17 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP
Le président de la Chambre basse Eduardo Cunha lors du vote des députés le 17 avril 2016 à Brasilia © EVARISTO SA AFP

Elle fait partie de ceux qui ont campé le week-end dernier sur l’Esplanade des ministères, célèbre pour les bâtiments d’Oscar Niemeyer. Avec plus de 50.000 personnes, elle a suivi le vote des députés ouvrant la voie à la destitution sur des écrans géants.

Mme Teixeira sait bien que Eduardo Cunha est l’un des nombreux hommes politiques impliqués dans le vaste scandale de corruption Petrobras, du nom de la compagnie publique pétrolière.

Mais comme beaucoup au Brésil, elle l’appelle « mon méchant préféré », à l’instar du film d’animation « Les Minions », où ces créatures jaunes n’ont qu’un seul but: servir un maître le plus méchant possible. « Il a donné le coup d’envoi à l’impeachment », explique cette femme à propos du président de l’Assemblée.

Michel Temer le 11 avril 2016 à Brasilia © ANDRESSA ANHOLETE AFP/ArchivesMichel Temer le 11 avril 2016 à Brasilia © ANDRESSA ANHOLETE AFP/Archives
Michel Temer le 11 avril 2016 à Brasilia © ANDRESSA ANHOLETE AFP/Archives

Basilio, technicienne en salle d’opération de 51 ans, donne le même surnom à M. Cunha, car comparé aux délits d’autres élus, il passe pour un « voleur de poules ».

Selon un récent sondage du quotidien Folha de Sao Paulo, parmi ceux qui souhaitaient le départ de Mme Rousseff, la très grande majorité (87%) veut également que M. Cunha abandonne son poste.

Quant au vice-président Temer, 54% des Brésiliens réclament sa destitution, car ils estiment qu’à son poste il ne pouvait pas ignorer le maquillage des comptes publics reproché à Dilma Rousseff.

– ‘La pire chose, c’est le PT’ –

Bien qu’elle ne soit pas accusée de corruption, les manifestations contre Dilma Rousseff mêlent le scandale de corruption Petrobras, les soupçons contre Lula et la forte récession économique.

Climat d'affrontement le 17 avril 2016 à la chambre basse du congrès à Brasilia © EVARISTO SA AFPClimat d'affrontement le 17 avril 2016 à la chambre basse du congrès à Brasilia © EVARISTO SA AFP
Climat d’affrontement le 17 avril 2016 à la chambre basse du congrès à Brasilia © EVARISTO SA AFP

Peu des détracteurs de la chef de l’Etat mentionnent les manoeuvres fiscales dont on l’accuse et qui n’ont rien à voir avec la corruption, alors que le président du Sénat M. Calheiros a été mis en cause dans l’enquête sur Petrobras pour avoir reçu des pots-de-vins présumés.

« Calheiros est l’un des pires voyous qu’est produit la politique brésilienne », affirme Celso Anaruma, un routier de 56 ans de l’Etat de Sao Paulo en démontant sa tente. « Cunha n’est pas un saint. Mais il y a pire », ajoute-t-il. Quoi donc? « La pire chose, c’est le PT. Même un imbécile vaut mieux que Dilma. »

Nombreux sont les Brésiliens qui rappellent que le nom de M. Temer est apparu dans une affaire liée au dossier Petrobras. Mais pour l’heure, il n’a pas été inquiété.

« Il me semble qu’il est un peu mieux qu’elle (Rousseff) », estime Charlo Ferreson, une coiffeuse de 43 ans, sans pourvoir expliquer pourquoi.

Selon elle, il faudrait de nouvelles élections présidentielles. « Le problème, c’est qu’il n’y a pas de bon candidat. »

21/04/2016 09:01:35 – Brasilia (AFP) – © 2016 AFP

Ségolène Royal compte sur les femmes pour lutter contre le changement climatique

La ministre française de l'Environnement et de l'Energie Ségolène Royal, lors des rencontres de printemps organisées par la Banque mondiale et le FMI à Washington le 14 avril 2016
La ministre française de l’Environnement et de l’Energie Ségolène Royal, lors des rencontres de printemps organisées par la Banque mondiale et le FMI à Washington le 14 avril 2016

Les femmes sont les premières victimes du réchauffement climatique mais elles sont aussi les plus aptes à y apporter des solutions, estime la ministre française de l’Environnement et de l’Energie Ségolène Royal.

Mme Royal, présidente de la COP21, a présenté mercredi à New York une série de propositions pour promouvoir le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique, en particulier en Afrique et en Asie.

Elle participait à une réunion organisée à l’ONU par l’Union africaine, en préalable à la cérémonie de signature vendredi de l’accord de Paris sur le climat.

Mme Royal préconise d’intégrer la dimension féminine dans toutes les contributions nationales soumises par les 195 pays qui ont conclu l’accord de Paris. Pour l’instant, seuls 36% de ces engagements en font explicitement mention.

La ministre suggère aussi de « créer des écoles agricoles pour les femmes, avec des programmes intégrant les énergies renouvelables » et de promouvoir l’usage des fours solaires et des appareils de cuisson au biogaz.

« L’agriculteur en Afrique est d’abord une agricultrice » qui produit 80% de l’alimentation mais ne possède que 10% des terres, souligne Mme Royal.

S’appuyant sur des exemples d’initiatives locales au Bénin ou au Sénégal, elle estime que les femmes « ne demandent qu’à agir et représentent une formidable énergie à encourager » par l’éducation, la formation à l’agronomie et des financements spécifiques.

Cela ne serait que justice puisque « les femmes sont les plus touchées par les catastrophes climatiques », note la ministre. « Soixante-dix pour cent des victimes du terrible tsunami de 2004 en Asie étaient des femmes: elles ne savent ni nager, ni grimper aux arbres, protègent leurs enfants avant elles-mêmes et sont peu associées aux programmes d’alerte ».

Schéma sur les principaux points de l'accord sur le climat de Paris © Iris ROYER DE VERICOURT AFP/ArchivesSchéma sur les principaux points de l'accord sur le climat de Paris © Iris ROYER DE VERICOURT AFP/Archives
Schéma sur les principaux points de l’accord sur le climat de Paris © Iris ROYER DE VERICOURT AFP/Archives

Plus de 160 pays vont signer vendredi à l’ONU l’accord sur le climat conclu le 12 décembre à Paris, dont la mise en oeuvre implique que l’économie mondiale tourne le dos aux énergies fossiles.

L’accord engage ses signataires à limiter la hausse de la température « bien en deçà de 2°C » et à « poursuivre leurs efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C ».

« Sans les femmes, il est impossible de réaliser l’objectif des 1,5 degrés », affirme Mme Royal.

21/04/2016 09:03:21 – Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – © 2016 AFP

A propos

FRANCE MEETINGS EST UN PETIT BLOG SANS PRÉTENTION SUR LE BEAU PAYS QU'EST LA FRANCE. C'EST DE L'ACTU, DE LA CULTURE, DE LA POLITIQUE, DE L'ECONOMIE... TOUT SUR LA FRANCE.