Super Tuesday : Trump et Clinton dominent, Rubio déçoit

En direct

L’essentiel

• Les électeurs républicains votent mardi 1er mars dans onze Etats, les électeurs démocrates dans treize Etats ou territoires. Ils éliront respectivement 568 et 878 délégués nationaux, soit 23% et 18,5% du total. 

• Les Etats et territoires votant sont l’Alabama (53 délégués démocrates, 47 côté républicain), l’Alaska (25 républicains), les Samoa américaines (6 démocrates), l’Arkansas (32 démocrates, 40 républicains), le Colorado (66 démocrates), la Géorgie (102 démocrates, 76 républicains), le Massachusettes (91 démocrates, 39 républicains), le Minnesota (77 démocrates, 35 républicains), l’Oklahoma (38 démocrates, 40 républicains), le Tennessee (67 démocrates, 55 républicains), le Texas (222 délégués démocrates, 152 républicains), le Vermont (16 démocrates, 16 républicains) et la Virginie (95 démocrates, 46 républicains). Les démocrates de l’étranger voteront également pour 13 délégués.

• Largement favoris, Hillary Clinton et Donald Trump espèrent s’imposer et s’assurer ainsi de décrocher l’investiture. De son côté, le républicain Ted Cruz était concentré sur les résultats du Texas, dont il est sénateur. Marco Rubio tente lui d’entériner son image d’alternative à Trump. Côté démocrate, Bernie Sanders aura besoin des électeurs jeunes et des électeurs blancs, les minorités penchant davantage pour Clinton. Lire notre analyse.

• Les premières tendances donnent sept Etats à Donald Trump (Alabama, Arkansas, Géorgie, Massachusetts, Tennessee, Virginie, Vermont), deux Etats pour Ted Cruz (Texas, Oklahoma), un pour Marco Rubio (Minnesota). Côté démocrate, Hillary Clinton fait la course en tête avec neuf Etats et territoires (Alabama, Alaska, Arkansas, Géorgie, Tennessee, Texas, Virginie, Samoa, Massachusetts) tandis que Bernie Sanders en a convaincu quatre (Vermont, Colorado, Minnesota et Oklahoma).

Si vous n’arrivez pas à accéder au live, cliquez ici

 

09:15 Trente ans de Super Tuesday en images

Do you remember ?

Le New York Times revient en images sur l’histoire du Super Tuesday. Une histoire assez récente, il faut le dire, puisque le premier remonte à 1984 (mais l’appellation «officielle» à 1988). En images, donc : le 8 mars 1988, on assiste à une victoire écrasante de George Bush. En 1992, Bill Clinton (photo AFP) est distancé lors du premier Super Tuesday, mais effectue un come-back spectaculaire lors du second Super Tuesday, le 10 mars. Le revirement est si impressionnant qu’on surnommera le futur 42ème président des Etats-Unis «le survivant» («back from the dead»). Bref, tout cela est à revoir en images sur le site du New York Times.

Vu sur NYTimes.com – Video

08:39 Caucus républicain serré en Alaska

Etats solitaires.

Deux derniers Etats américains votaient mais chacun de leur côté lors de ce Super Tuesday : un caucus démocrate dans le Colorado, et un caucus républicain en Alaska. Côté démocrate, c’est Bernie Sanders qui a tiré son épingle du jeu (58,8%, 38 délégués) face à Hillary Clinton (40,4%, 28 délégués). Chez les républicains en revanche c’est très serré : les résultats provisoires placent Ted Cruz très légèrement devant Donald Trump (34,4% contre 33%) et Marco Rubio (17,4%). Nous vous tiendrons informés au fur et à mesure que ce résultat se confirme.

Enfin, deux autres primaires démocrates avaient lieu cette nuit : l’un dans le territoire des Samoa américaines, et l’autres à l’échelle du monde entier pour les «démocrates de l’étranger». Les Samoa américaines ont attribué quatre délégués nationaux à Clinton, contre deux à Sanders. Les résultats des démocrates de l’étranger ne sont pas encore connus.

08:30

Stop.

Le point «uberisation de… [l’économie/la cuisine/la santé/ma grand-mère]» vient d’être atteint à l’instant sur France Inter, où André Bercoff a estimé que Donald Trump représentait, donc, l’«ubérisation de la politique». Pitié, arrêtez.

08:22

A la une.

La une du journal allemand Der Spiegel, au lendemain du «Super Tuesday», qui titre : «Folie».

#SuperTuesday

02.03.16Mathieu von Rohr. @mathieuvonrohr Suivre

08:08

Alaska.

Contrairement à ce que nous vous avions annoncé précédemment, il semblerait que l’Alaska soit gagné par Ted Cruz et non par Donald Trump. On vous donne plus d’infos bientôt.

[Illustration : dans la tête des partisans de Trump]

08:05 La Géorgie sourit aux favoris

Trump et Clinton sans histoire.

La Géorgie (au nord de la Floride, capitale Atlanta) n’a pas fait dans l’originalité en choisissant assez massivement Donald Trump et Hillary Clinton, qui étaient d’ailleurs donnés largement favoris par les sondages. Bien aidée par le vote noir, très fort dans cet Etat, Clinton (71,2%, 67 délégués) a mis une belle raclée à Bernie Sanders (28,3%, 28 délégués). Moins d’écart mais pas beaucoup plus de frissons pour Trump (38,9%, 43 délégués), qui devance très largement Marco Rubio (24,4%, 14 délégués), pour une fois un peu mieux placé que Ted Cruz (23,7%, 19 délégués).

07:55 La participation explose chez les républicains

Super Tuesday.

C’est l’un des enseignements majeurs de ce Super Tuesday et il est de nature à inquiéter Hillary Clinton : cette année, l’enthousiasme et la mobilisation sont très clairement du côté républicain. La primaire conservatrice en Virginie, par exemple, a mobilisé plus d’un million d’électeurs, pulvérisant le score de 2008 (490 000 votants) de plus de 110%. Comme le montrent les chiffres du Edison Media Research, cités par leWashington Post, cette nette augmentation de la participation s’observe dans presque tous les scrutins républicains : +63% dans le Tennessee, +57% dans le Vermont, +40% dans l’Alabama. La corrélation est frappante : les Etats où la participation a le plus augmenté sont également les états remportés par Donald Trump. «Les républicains ont une énergie incroyable, contrairement aux démocrates», a taclé Donald Trump lors de son discours de victoire. Les chiffres lui donnent raison : dans le camp démocrate, la participation est en baisse partout par rapport à 2008. Moins 40% dans le Tennessee, moins 32% en Géorgie, 22% dans l’Oklahoma, etc.

Il y a deux lectures possibles de ces chiffres, qui ne sont d’ailleurs pas exclusives l’une de l’autre. La première : le duel entre Bernie Sanders et Hillary Clinton ne mobilise pas les électeurs démocrates. La seconde, bien plus inquiétante pour l’ancienne First Lady : Donald Trump séduit au-delà du camp conservateur et attire aux urnes des démocrates et indépendants qui cette année, ont préféré voter pour la primaire républicaine. De très mauvaise augure en vue de l’élection générale de novembre.

Vu sur le «Washington Post» (en anglais)

07:37 A domicile, Ted Cruz l’emporte largement au Texas

Lone Star State.

Le Texas, deuxième Etat le plus vaste et le plus peuplé des Etats-Unis, deuxième meilleur pourvoyeur en délégués républicains et troisième chez les démocrates, était l’un des gros enjeux de ce Super Tuesday. Les résultats n’y sont pas encore définitifs, notamment dans le nombre exact de délégués nationaux attribués à chacun des candidats, mais les tendances sont claires. Côté républicain, Ted Cruz comptait bien profiter de son statut de sénateur du Lone Star State pour l’emporter : il n’a pas failli (43,7%, 96 délégués), reléguant même Donald Trump à près de vingt points (26,9%, 49 délégués), ce qui constitue une belle performance. Marco Rubio résiste assez bien, à 17,6%, mais cela ne devrait pas lui rapporter plus d’un délégué…

Côté démocrate, Hillary Clinton était donnée favorite et cela s’est confirmé, puisqu’elle a rallié environ deux tiers des suffrages (65,2%), contre un tiers pour Bernie Sanders (33,2%). Un résultat qui devrait lui permettre de faire un gros écart en terme de délégués (146-62).

07:34 Hillary Clinton première, damn !

Portraits.

Après quelques ratés, la machine de guerre de la candidate mène désormais largement dans la course démocrate. Le duel face à Trump semble inévitable. Notre correspondant Frédéric Autran vous propose de lire son portrait (le sien à elle, pas à lui, enfin d’elle écrit par lui, quoi).

07:27 Le langage de Trump ? Du niveau CM1

Selon une étude…

L’automne dernier, le Boston Globe avait analysé le langage employé par les 19 prétendants à la Maison Blanche, démocrates et républicains, lors de leur discours de candidature. Résultat : le candidat républicain utilise le moins de caractères par mots, le moins de syllabes et les phrases les plus courtes. Son langage, conclut le test, est accessible à un élève de CM1. Un billet de notre correspondant à New York Frédéric Autran à méditer alors que le potentat populiste vient de remporter huit des onze états en jeu en ce Super Tuesday.

07:20 L’Arkansas fidèle à son ex-First Lady

Clinton à domicile.

First Lady de l’Arkansas pendant douze ans – avant d’être président des Etats-Unis, Bill Clinton en avait été le gouverneur – Hillary Clinton ne se faisait pas trop de soucis dans cet Etat du centre du pays. A raison : elle l’a emporté avec 66,4% de voix (22 délégués), laissant Bernie Sanders assez loin (29,7%, 10 délégués). C’était beaucoup plus serré dans le camp républicain mais, une fois de plus, cela a souri à Donald Trump (32,6%, 16 délégués), qui devance de peu Ted Cruz (30,5%, 15 délégués) et Marco Rubio (25%, 9 délégués).

07:18

A lire ailleurs.

Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas à aller faire un tour sur le site de Newsweek, qui se propose d’expliquer pourquoi, dans le duel Trump-Clinton, l’auteur de Comment devenir riche ou encore de l’Art de la négociationa déjà gagné le premier round. Extrait : «Ce soir était la première nuit de l’élection générale et Trump a gagné. Cruz et Rubio ne sont plus sur le chemin de la nomination. Bernie non plus. Le Super Tuesday 2016 sera remémoré comme la nuit où Hillary Clinton et Donald Trump ont gagné les investitures de leur parti». Lire la suite

07:06 Clinton et Trump larges vainqueurs dans l’Alabama

Taules.

Ils étaient donnés favoris par les sondages, ils n’ont pas flanché : Hillary Clinton et Donald Trump se sont imposés dans tous les comtés de l’Alabama (un Etat de rednecks coincé entre le Mississippi et la Géorgie), y signant chacun une large victoire à l’échelle de l’Etat. Clinton met même une petite taule à Sanders (77,8% contre 19,2%, 44 délégués à 9), tandis que Donald Trump empoche une grande majorité des délégués républicains en jeu (43,3% des voix, 36 délégués), n’en laissant que des miettes à Ted Cruz (21,1%, 13 délégués) et Marco Rubio (18,9%, un délégué).

[Illustration : Dans la tête des indépendants. Allégorie]

07:04

Le saviez-vous ?

En 1988, le Super Tuesday a connu une édition «spéciale sud», où presque uniquement des Etats du sud du pays ont voté. Les démocrates du sud espéraient ainsi y faire émerger un candidat modéré, mais ce ne fut pas le cas, et Michael Dukakis a fini par être désigné. Vous ne connaissez pas son nom ? C’est normal, Georges Bush père l’a battu.

06:59 Tous les résultats des primaires sur notre appli

Course à l’investiture.

Que ce soit chez les républicains ou chez les démocrates, la course à l’investiture présidentielle a beaucoup avancé, cette nuit, avec le Super Tuesday. Pour faire le point sur l’ensemble des résultats, et constater l’avance prise aussi bien par Donald Trump que Hillary Clinton, rendez-vous sur notre appli spécial résultats.

06:55 Déception pour Sanders dans le Massachusetts

Voisin mais battu.

Sénateur du Vermont, Bernie Sanders espérait bien profiter de sa proximité géographique pour l’emporter dans le Massachusetts, bon pourvoyeur en délégués nationaux. Las : s’il a fait fort à Boston et dans sa banlieue, il a été largement devancé partout ailleurs dans l’Etat et il doit laisser la victoire à Hillary Clinton (50,4% contre 48,5%, 46-45 délégués). Situation totalement inverse, dans le même Etat, pour les républicains puisque Donald Trump filtre avec la barre des 50% des suffrages (48,9%, 21 délégués), devançant très largement John Kasich (18,1%, 8 délégués), qui avait concentré la plupart de ses efforts du Super Tuesday ici, et Marco Rubio (18%, 8 délégués).

06:49 Fox News annonce que le gouverneur de Floride soutiendra Trump aux dépends de Rubio puis dément

Drôle d’histoire.

La boulette médias de la soirée est à mettre au crédit… de Fox News. Dans son journal de 20 heures, la chaîne conservatrice a laissé entendre que le gouverneur de Floride, Rick Scott, s’apprêtait à apporter son soutien à Donald Trump lors de la conférence de presse de ce dernier. Un coup de massue potentiel pour le sénateur local, Marco Rubio. Vers 21h30, l’une des stars de Fox News, Bret Baier, a enfoncé le clou : «Deux sources disent que le gouverneur Scott va effectivement apporter son soutien à Donald Trump». Puis Donald Trump est arrivé sur scène, introduit par un autre gouverneur, celui du New Jersey, Chris Christie, qui s’est rallié au milliardaire la semaine dernière. Aucune trace en revanche de Rick Scott. Sur Twitter, Bret Baier a rétropédalé : «pas de ralliement ce soir». Aujourd’hui ?

06:44 Bernie Sanders : «On a fait beaucoup de chemin en dix mois»

Discours.

C’était avant qu’il n’apprenne qu’il avait remporté les quatre Etats sur lesquels il avait capitalisé lors de sa campagne – le Vermont, l’Oklahoma, le Colorado et le Minnesota ; mais aussi avant qu’il n’apprenne qu’Hillary Clinton l’avait largement remporté. Voici le discours de «victoire» de Bernie Sanders, chez les siens, à Essex Junction (Vermont) :«On a beaucoup fait de chemin en dix mois». Puis : «Ce que la révolution politique est en train de faire, c’est de réunir notre peuple, tous ensemble : les noirs, les blancs, les latinos, les Asiatiques-américains, les gays et les hétéros, les gens nés en Amérique et ceux qui y immigrent. Lorsque nous réunissons notre peuple, nous ne laissons pas les Trump du monde entier nous diviser». Un discours que Peter Stevenson, du Washington Post, voit surtout comme une concession à sa défaite : «Cela peut être le signe que sa course présidentielle a autant à voir avec l’idée d’influencer le dialogue national – et aussi le dialogue lors la prochaine Convention nationale démocrate – qu’avec quoi que ce soit d’autre».

Vu sur YouTube

06:39 Le Vermont fait un triomphe à son sénateur Sanders

Et toujours Trump.

Sénateur du Vermont, Bernie Sanders espérait bien faire un gros score à domicile. Ça n’a pas raté : 86,1% contre 13,6% pour Hillary Clinton ! Résultat, il devrait empocher les 16 délégués en jeu. C’est beaucoup plus serré côté républicain mais la victoire revient, comme souvent, à Donald Trump (32,6%, 8 délégués). Il devance d’une courte tête John Kasich (30,6%, 8 délégués), qui avait concentré l’essentiel de ces efforts dans les Etats du nord-est du pays (Vermont donc, mais aussi Massachusetts). Malgré ses 19,3%, Marco Rubio n’obtient aucun délégué.

[Illustration : des partisans de Sanders après l’annonce de sa victoire dans le Vermont. Photo AFP]

06:30 Le caucus du Minnesota sourit aux outsiders

Seul succès de Rubio.

Le Minnesota était l’un des rares Etats à voter par caucus (un mode de scrutin différent des primaires, comme on vous l’explique ici) lors de ce Super Tuesday. Coïncidence ou pas, il n’a pas souri aux favoris des deux camps. Chez les républicains, Marco Rubio signe sa seule victoire de la soirée (36,8%, 15 délégués), devant Ted Cruz (28,9%, 13 délégués) et Donald Trump (21,2%, 10 délégués), relégué à une très inhabituelle troisième place. Chez les démocrates, Bernie Sanders profite d’un électorat quasiment 100% blanc pour devancer assez nettement (59,4%, 45 délégués) Hillary Clinton (40,6%, 32 délégués).

[Illustration : Dans la tête des favoris. Allégorie.]

06:19 Les razzias de Trump et Clinton dans le Tennessee

Almost perfect.

Dans le Tennessee – l’Etat de Memphis et Nashville – Donald Trump et Hillary Clinton on fait un quasi carton plein : lui n’a perdu que dans un seul des 95 comtés de l’Etat, elle dans trois seulement. Résultat, deux larges victoires : 39,5% des voix et 31 délégués pour Trump (24,5% et 14 délégués pour Cruz, 20,8% et 10 délégués pour Rubio), 66,1% et 39 délégués pour Clinton (32,4% et 22 délégués pour Sanders).

[Disclaimer : cette image ne représente pas le vrai Donald Trump]

06:13 La Virginie vote pour Hillary Clinton et Donald Trump

Côte est.

Chez les républicains, Marco Rubio espérait profiter du vote du nord de la Virginie, c’est-à-dire de la banlieue de Washington, pour l’emporter dans cet Etat face à Donald Trump. Mais c’est finalement ce dernier – bien aidé par le vote évangéliste, dans le sud de l’Etat – qui s’est imposé (34,7%, 17 délégués contre 31,9%, 16 délégués pour Rubio), Ted Cruz finissant assez loin (16,9%, 8 délégués). Chez les démocrates, Hillary Clinton a raflé la mise dans cet Etat au vote noir important, avec 64,3% des suffrages (61 délégués) contre 35,2% pour Bernie Sanders (34 délégués).

06:06 Super Tuesday : triomphe de Trump et Clinton

Analyse.

Ted Cruz s’en tire bien, Marco Rubio patauge, Bernie Sanders limite les dégâts : les premiers résultats du Super Tuesday semblent confirmer ce que prévoyaient les sondages. Notre correspondant aux Etats-Unis vous livre son analyse, c’est passionnant et c’est à lire ici.

05:57 L’Oklahoma penche pour Bernie Sanders et Ted Cruz

Midwest.

Les premiers résultats définitifs commencent à tomber. Dans l’Oklahoma, petit Etat situé au nord du Texas et au sud du Kansas, Bernie Sanders a créé une petite surprise dans le camp démocrate en remportant 51,9% des suffrages (23 délégués), contre 41,5% pour Hillary Clinton (15 délégués) (et 6,6% pour une pléiade de petits candidats locaux). Chez les républicains, Ted Cruz a, comme on pouvait s’y attendre, l’a emporté en bon voisin – il est sénateur du Texas – (34,4%, 16 délégués) devant Donald Trump (28,3%, 14 délégués) et Marco Rubio (26%, 13 délégués).

05:36

Ciblage publicitaire.

Pour Bernie Sanders, la soirée n’est pas un total échec : s’il a pris une belle taule dans l’Alabama, dans le Texas, en Géorgie et dans l’Arkansas – dont sa concurrente a été la première dame, il a gagné, en sus de son Vermont d’origine, le Colorado, le Minnesota, et l’Oklahoma. C’était, avec le Massachusetts, perdu d’une courte tête, les quatre Etats où il avait dépensé le plus d’argent en publicité…

05:30

Analyse.

Un élément d’analyse apporté par notre correspondant aux Etats-Unis.

#SuperTuesday Signe de l’ampleur du phénomène #Trump: AUCUN nominé n’a jamais gagné des états aussi divers washingtonpost.com/news/the-fix/w…

02.03.16Frédéric Autran. @fredericautran Suivre

05:23 Un super mardi pour Trump et Clinton

Premières tendances.

Comme on pouvait s’y attendre, ce Super Tuesday a plutôt réussi aux deux favoris, à savoir le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton. Le milliardaire au langage peu châtié a remporté six Etats (Alaska, Arkansas, Géorgie, Massachusetts, Tennessee, Virginie) et probablement un septième (Vermont), tandis que ses adversaires doivent se contenter des miettes : deux succès pour Ted Cruz, dans son Texas et dans l’Oklahoma voisin, et un seul pour Marco Rubio (Minnesota), sans doute le grand perdant du jour côté républicain.

Chez les démocrates, Bernie Sanders a plus ou moins gagné là où il était attendu : dans son Etat le Vermont, mais aussi dans le Colorado, le Minnesota et l’Oklahoma. Insuffisant, car Hillary Clinton a gagné partout ailleurs : Alaska, Arkansas, Géorgie, Tennessee, Texas, Virginie et sans doute même Massachusetts, pourtant donné gagnant à Sanders par les sondages. Un Super Tuesday qui permet à l’ex-First Lady de creuser l’écart dans la course à l’investiture démocrate.

Nous vous donnerons plus de détails, Etat par Etat et pour l’ensemble des résultats, au fil de la nuit et de la matinée.

05:19

Phrase.

On commence avec une phrase de Ben Carson, éphémère numéro deux de la course, et crédité pour l’instant de sept délégués, dont deux obtenus ce mardi.

#SuperTuesday Ben Carson, acte 2: « des millions d’Américains me disent de rester en course ». Ah bon? Ils sont pas allés voter alors

02.03.16Frédéric Autran. @fredericautran Suivre

17:28 Comment le Super Tuesday a changé la vie de Bill Clinton

Maison blanche.

Cette nuit, aux Etats-Unis, c’est le Super Tuesday : républicains et démocrates votent dans une douzaine d’Etats pour choisir leur candidat à l’élection présidentielle, prévue en novembre. En attendant de suivre demain, dès 5 heures du matin, notre live spécial pour l’occasion (Donald Trump et Hillary Clinton mettront-ils fin à tout suspense ?), vous pouvez déjà vous familiariser avec ce concept tout américain de «super mardi» en découvrant comment, le mardi 10 mars 1992, la vie de Bill Clinton a basculé.

17:02

Infographie.

Pour faire comprendre les enjeux du «Super Tuesday» de ce mardi, l’AFP s’est fendue d’une infographie très jambon-oeuf-fromage, pardon, complète.

Les enjeux du « super mardi » en une image #AFP

01.03.16AFP USA. @AFPusa Suivre

13:04

Fausses citations.

«D’abord, ils vous ignorent, puis ils rient de vous, puis ils se battent contre vous, et après vous gagnez.» Attribuée à Gandhi, cette citation est une des stars de la campagne américaine : elle a été utilisée dans le camp de Donald Trump (républicain) comme dans celui de Bernie Sanders (démocrate). Et pourtant, rappelle BuzzFeed, comme un tas de citations circulant sur Internet, celle-ci ne provient pas de Gandhi. Il semblerait plutôt qu’on la doive à un syndicaliste nommé Nicholas Klein, en 1918.

11:45 Avant le Super Tuesday, l’impatience de l’électorat afro-américain

Urnes.

«Dans la bataille pour le leadership démocrate entre Hillary Clinton et Bernie Sanders, où se situe l’électorat afro-américain ? Traditionnellement pro-Clinton depuis les 90’s, et particulièrement dans le sud où Bill Clinton fit ses armes deux fois en tant que gouverneur de l’Arkansas, Hillary Clinton semble se rapprocher de la nomination à l’heure où la balance est enfin à même de pencher en sa faveur. Cependant, il serait injuste de disqualifier Bernie Sanders trop rapidement…» Alors que le Super Tuesday commence ce soir, focus sur l’électorat noir-américain (photo AFP) par notre blogueur sur place, Cyril Duval. A lire ici

Super Tuesday : pour une fois, personne n’abandonne

L’un des enseignements de la soirée, c’est qu’aucun candidat n’a jeté l’éponge. Le Super Tuesday permet souvent de faire le ménage : en 2000, John McCain avait abandonné le lendemain, laissant le champ libre à George W. Bush. Après ses résultats catastrophiques d’hier, Ben Carson semble condamné à court ou moyen terme. Dernier ou avant-dernier dans les onze états en jeu, l’ancien neurochirurgien a fait son meilleur score (10,2%) dans l’Alabama et son pire résultat (2,6%) dans le Massachussetts. Il a recueilli trois délégués en Virginie. Malgré tout, il a exclu de jeter l’éponge, disant écouter «les voix des millions d’Américains» qui le supplient, «sur Facebook», de rester dans la course.

Ted Cruz, lui, a appelé ses adversaires à se rallier à sa candidature pour faire barrage à Donald Trump. «Je suis le seul à avoir battu Trump et à pouvoir le faire à nouveau», clamait-il, fort de ses victoires dans l’Iowa, l’Oklahoma et au Texas. Mais ça, c’était quelques heures avant que Marco Rubio ne remporte le Minessota. Du coup, Cruz a légèrement changé son discours : il martèle maintenant qu’il est le seul à avoir battu Trump «trois fois».

Donald Trump, lui, se réjouit. Avec quatre candidats face à lui, il peut continuer à remporter les Etats les uns après les autres, sans jamais recueillir 50% des voix. Ce mardi, il a obtenu ses sept victoires en raflant de 33% (Arkansas et Vermont) à 49% (Massachusetts) des voix.

Frédéric Autran Correspondant à New York

Nos amis les dauphins

C’est une expérience dont j’ai hésité à parler sur ce blog, parce qu’elle a tendance à faire débat. Mais bon, finalement j’ai décidé de ne pas m’auto-censurer. Je le dis donc haut et fort : récemment, j’ai nagé avec des dauphins à Nice ! Et, plus encore : j’ai adoré. Je crois que je me […]

Avant le Super Tuesday, l’impatience de l’électorat afro-américain

Par Cyril Duval

Black History Month s’achève au lendemain des Academy Awards 2016, après un mois de conversations et débats passionnés, et des prises de positions et polémiques diverses. Mardi 1er février marque le Super Tuesday des élections primaires américaines, un moment charnière où 11 États vont choisir au même moment leur présumé-champion, imprimant par celà une tendance distinctive dans les deux camps.

Ce mois prestigieux de recueil et souvenir de l’apport culturel, humain, et historique de la communauté noire des États-Unis est célèbré chaque année en février, mais cette année il a été marqué le 6 février par le retour spectaculaire de la chanteuse Beyoncé (probablement la plus importante icône culturelle noire depuis Michael Jackson) pour le ‘Halftime Show’ du Super Bowl, la plus grand-messe télévisuelle des États-Unis d’Amérique. Comme à son habitude et après plusieurs mois de silence, Beyoncé a pris tout le monde de cours en livrant sur la toile ‘FORMATION’, une nouvelle chanson articulée autour d’un clip coup de poing, et on ne peut plus militant. Au travers de scénographies stylisées et des costumes aux références précises à la période de ségrégation précédant le ’Civil rights movement’ des 50s, la chanteuse la plus puissante au monde, politiquement (grande amie du couple Obama) et financièrement (les avoirs de son couple formé avec à le rapper Jay-Z sont évalués à plus d’un milliard de dollars) retrace l’histoire mouvementée de la communauté noire au XXeme siècle, et s’empare du Super Bowl et de l’Amérique blanche pour une démonstration de force spectaculaire, avec une esthétique féministe et exaltée empruntée au Black Panther Party des 60s.

Artiste se voulant parfaite, obsédée par le contrôle, Beyoncé a surpris le monde entier en s’immisçant de façon aussi frontale dans l’arène politique en amplifiant l’écho du puissant mouvement politique Black Lives Matter né en 2013 en réaction aux nombreux meurtres raciaux inexpliqués et manifestations massives défiant l’État policier à Ferguson dans le Missouri, ou encore à New York. Très loin d’un Kanye West probablement trop pris par ses propres égards mégalomaniaques, c’est finalement Kendrick Lamar qui amplifie le message de ce renouveau de la parole noire militante et ultra-médiatisé. À l’occasion des Grammy Awards, le rapper a électrifié la scène avec sa performance militante du morceau The Blacker the Berry’.

Mais c’est surtout le paroxysme hollywoodien de la 88éme cérémonie des oscars qui a attisé la polémique de la représentation culturelle de la communauté afro-américaine et la controverse #oscarssowhite qui a débuté lors de l’annonce des nominés dès la mi-janvier 2016: Aucun acteur ou actrice noir(e) ne passent la sélection, et des voix politiques puissantes tels que Spike Lee s’expriment pour dénoncer une injustice flagrante et la représentation parcellaire d’une société soit-disante multiculturelle. Tout au long du mois de février, la société civile continue de s’emparer du débat qui rebondit dans des sketchs autant humoristiques que pinçant, tel que la présentation du comédien britannique John Oliver pour la chaine HBO sur le malheureux concept du «whitewashing» qui étreint Hollywood depuis le milieu du XXéme siècle, ou encore les comédiens de SNL qui à leur tour prennent d’assaut la citadelle blanche d’Hollywood.

Mais dans la bataille pour le leadership démocrate entre Hillary Clinton & Bernie Sanders, où se situe l’électorat afro-américain á la veille du Super Tuesday? Traditionnellement pro-Clinton depuis les 90’s, et particulièrement dans le sud où Bill Clinton fit ses armes deux fois en tant que Gouverneur de l’Arkansas (1979-81, puis 1983-1992), Hillary semble se rapprocher de la nomination à l’heure où la balance est enfin à même de pencher en sa faveur. Cependant, il serait injuste de disqualifier Bernie Sanders trop rapidement… Le potentiel ‘premier président socialiste des États-Unis d’Amérique’ ne cesse de recueillir des soutiens médiatiques et politiques de plus en plus importants en provenance du milieu intellectuel afro-américain: Le très respecté écrivain et journaliste Ta-Nehisi Coates lui a finalement apporté son soutien malgré des désaccords de fond (notamment liés à la demande politique de droits de réparation de l’esclavagisme), et Spike Lee, l’avocat historique et militant de la communauté noire a récemment prêté sa voix au nouveau message publicitaire de la campagne Sanders dénonçant les méfaits du capitalisme contemporain et prônant la capacitée du candidat à‘Do the Right Thing’.

Malcolm X disait ‘You can’t have capitalism without racism”. À l’aube d’une nouvelle mutation américaine entre possible repli conservateur, populiste, et liberticide, ou espoir social-démocrate, ses paroles semblent imprégner plus que jamais les ébats de la campagne et la culture pop activiste qui se rassemble et se politise.

Sexe et violence au cinéma : le gouvernement veut revoir les règles d’interdiction aux mineurs

Après les victoires en justice d’une association proche des milieux catholiques traditionalistes contre La Vie d’Adèle ou Love, les textes régissant l’interdiction des films aux moins de 18 ans vont être modifiés pour «conforter» la commission chargée d’établir les classifications, a annoncé la ministre de la Culture, Audray Azoulay.

«Aujourd’hui les avis de la commission de classification sont soumis (…) à des aléas compte tenu des recours, s’agissant notamment de films interdits aux moins de 12 ans et aux moins de 16 ans qui deviennent interdits aux moins de 18 ans. Or, les enjeux sont très importants pour ces films», a-t-elle souligné.

La nouvelle ministre de la Culture, issue du monde du cinéma, va s’appuyer sur les préconisations faites par Jean-François Mary, président de la commission de classification des oeuvres du Centre national du cinéma (CNC), dans un rapport qui lui avait été demandé par Fleur Pellerin après les multiples victoires en justice de l’association Promouvoir, proche des catholiques traditionalistes.

Le ministère entend notamment modifier un article du code du cinéma qui entraîne aujourd’hui une interdiction «automatique» d’un film aux mineurs lorsque celui-ci «comporte des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence», même quand cette production n’est pas un film «classé X».

«Troubler gravement la sensibilité des mineurs»

Dans son rapport, Jean-François Mary propose une nouvelle rédaction de l’article en question : l’interdiction aux moins de 18 ans reposerait désormais sur la présence dans le film, «sans justification de caractère esthétique» de «scènes de sexe ou de grande violence» pouvant «troubler gravement la sensibilité des mineurs» ou «banaliser» la violence. Le critère de «non simulation» des scènes de sexe a «perdu de son intérêt», écrit-il, en estimant qu’une «scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage» grâce aux techniques numériques.

L’été dernier, le tribunal administratif de Paris, saisi par l’association Promouvoir, avait imposé une interdiction aux moins de 18 ans (contre 16 ans auparavant) du film Love, de Gaspar Noé, en raison de scènes de sexe non simulées.

Avant Love, la justice avait tranché en juin en faveur d’une interdiction aux moins de 18 ans pour le film d’horreur Saw 3D: Chapitre final. Depuis, Promouvoir a également obtenu en décembre le réexamen de l’interdiction aux moins de 12 ans de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, Palme d’or 2013, en raison de plusieurs scènes de sexe réalistes, et est parvenue, début février, à faire annuler le visa d’exploitation du film Antichrist de Lars von Trier sorti en 2009.

Réduire les délais de procédure

En modifiant les textes, procédure qui peut se faire «relativement vite», la ministre souhaite limiter les possibilités de recours et surtout «conforter le pouvoir d’appréciation» de la commission chargée de la classification, qui émet les avis sur lesquels s’appuie la ministre pour prendre sa décision.

Composée de plusieurs collèges (administrations, professionnels du cinéma, experts médicaux ou associatifs et jeunes), cette commission est à même d’apprécier les critères de «protection du jeune public», insiste la ministre. Dans le même souci de protéger davantage les réalisateurs et les producteurs face à des procédures judiciaires au long cours, une «réflexion» va également être «engagée» pour «simplifier» les voies de recours et notamment «réduire les délais de procédure devant la justice administrative».

Aujourd’hui, la durée des procédures, entre première instance et appels, fait que certains films peuvent afficher des classifications différentes en salles et sur la jaquette du DVD. Une procédure simplifiée garantirait une «cohérence» sur la durée d’exploitation d’une oeuvre et «la lisibilité» du dispositif, estime Audrey Azoulay.

AFP

La CGT se rallie à la manif du 9 mars

Le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de réforme du code du travail, annoncé lundi par le Premier ministre, n’a pas fait taire les appels à la mobilisation. Suite à ce «premier recul à mettre à l’actif de la mobilisation montante», la CGT a, au contraire, décidé de durcir le message. La centrale de Montreuil a ainsi annoncé «des initiatives multiples dans les entreprises» au cours de la semaine du 7 au 11 mars. Surtout, elle invite les salariés à «participer aux rassemblements et manifestations unitaires en construction» le 9 mars.

Poussée par les organisations de jeunesse (Unef, UNL, MJS, JC…), cette journée d’action est aussi soutenue par plusieurs initiatives citoyennes sur les réseaux sociaux. Pour gonfler leurs troupes, les manifestants pourront aussi compter sur une grève, prévue de longue date, au sein de la SNCF, et pour laquelle les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise ont déposé un préavis commun (CGT, Unsa, SUD, CFDT), mais aussi à la RATP.

«Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s’exprimer»

Mais, si elle se rallie à la mobilisation impulsée, entre autres, par la société civile, la CGT maintient également son propre calendrier, et notamment sa «mobilisation convergente et nationale» le 31 mars. Plusieurs syndicats, comme FO, SUD ou encore la FSU devraient se joindre à elle. Mais l’appel de la CGT, qui plaide pour le retrait du projet de loi, ne convainc pas toutes les centrales syndicales. «La manifestation du 31 est un peu trop fourre-tout, nous voulons au contraire recentrer les débats», explique Luc Bérille, à la tête de l’Unsa. Jeudi 3 mars, dans la matinée, son syndicat accueillera l’ensemble des centrales pour une nouvelle réunion intersyndicale.

«Nous allons continuer à travailler pour identifier les demandes que nous pouvons porter ensemble et comment nous pourrons les appuyer par des actions», explique Bérille. Pas question, donc, de se limiter à la nouvelle phase de concertation proposée par le gouvernement. «Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s’exprimer, car dans les entreprises, il y a de la frustration, de la colère», poursuit le syndicaliste. De quoi concurrencer l’intersyndicale proposée, le même jour, mais au cours de l’après-midi, par la CGT, afin de planifier la journée du 31 mars.

Amandine Cailhol

«Baron noir» : un air de déjà-vu

Un député du Nord déboule dans l’Assemblée nationale vêtu d’un bleu de travail et de sa cravate (réglementaire). «La gauche, c’est moi», martèle en substance Philippe Rickwaert dans l’hémicycle, défiant le gouvernement et avec lui le Président de la République, qui vient de lancer un plan Education annoncé comme la pierre angulaire de son quinquennat, mais qui oublie les filières professionnelles. La scène, jouée par Kad Merad dans Baron noir, semble inédite. On la suppose fabriquée de toutes pièces par les scénaristes de la série, Jean-Baptiste Delafon et Eric Benzekri. Mais les fins connaisseurs en politique ont reconnu sous les traits de Rickwaert le député communiste de l’Oise, Patrice Carvalho, qui avait fait sa rentrée parlementaire de 1997 dans sa tenue d’ouvrier. Le reste est fanstasmé, le clin d’œil à la réalité s’arrête là : une fois sa question posée, le député PS part dans un dialogue musclé avec le Premier ministre… impossible à observer lors d’une vraie séance de «QAG» puisque le micro est coupé au député une fois sa question posée…

Baron noir est avant tout une fiction, même si Benzekri connaît bien les coulisses de la politique, lui qui fut longtemps militant au PS, proche de Julien Dray et passé par le cabinet de Jean-Luc Mélenchon du temps où il était ministre délégué à l’Enseignement professionnel. «Toute ressemblance avec des personnes ou des événements existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence», avait d’ailleurs prévenu Fabrice de la Patellière, prudent directeur de la fiction sur Canal +, à son lancement. Mais sous ses airs de divertissement, la série de la chaîne cryptée, qui s’achève lundi soir, relate aussi des situations passées bien réelles, et quelques affaires qui ont entâché ces dernières années la cinquième République. Difficile de ne pas penser à François Mitterrand quand Philippe Rickwaert parle du Président comme du «Vieux», expression qu’utilise Mélenchon encore aujourd’hui. L’ancien ministre socialiste cite aussi souvent cette phrase qu’il dit empruntée à Mitterrand et utilisée par Amélie Dorendeu, première secrétaire fictive du PS dans la série et incarnée par Anna Mouglalis : «Pour prendre la France, il faut une armée de 100 soldats prêts à mourir pour elle.»

À lire aussi notre portrait d’Eric BenzekriEric Benzekri à bonne école

Et comment ne pas penser à Claude Guéant et l’affaire des tableaux néerlandais lorsque le président Francis Laugier (Niels Arelstrup) tente de dissimuler un détournement de fonds par la vente d’un piano de collection à son cousin ? Le financement d’une campagne électorale à coups de détournement de fonds public impliquant un office HLM dirigé par un maire socialiste dont les locataires sont encartés au PS et servent à plier les congrès ou les primaires, des entreprises «cotisant» pour boucher les trous de l’établissement public en échange de futurs marchés… welcome back dans les années 1990 et les affaires de financement des partis politiques – Urba, Sagès … – qui ont touché le PS.

La nuit passée par les employés de la mairie PS de Dunkerque, tombée à droite, à détruire des documents compromettants, peut aussi avoir des airs de déjà-vu pour qui a vécu une élection locale. Certains ministres de François Hollande n’ont-ils pas retrouvé, en 2012, leurs bureaux sans ordinateurs mais aussi sans ampoules, les tableaux décrochés du mur et la cave vidée ?

Même chose pour la campagne électorale : «Le chewing-gum au bout du cintre en fer pour retirer les tracs des partis concurrents dans les boîtes aux lettres», ça existe, assure le maire Les Républicains de Tourcoing, Gérald Darmanin, qui confesse l’avoir pratiqué lui-même quand il était jeune militant dans le Nord. Où parfois un «bordel» pouvait être organisé dans certains bureaux de vote pour faire invalider une élection. Dans Baron noir, il s’agit d’une bagarre et de l’arrachage d’une feuille d’émargement, dans la réalité, certains dirigeants politiques évoquent des dépouillements dans des bureaux perdus d’avance avec des mines de crayon cachées sous les ongles, ou des morceaux de lard planquées sous les tables, pour tâcher les enveloppes.

Une série «réaliste»

Les manœuvres de Rickwaert dans le mouvement lycéen de la série rappellent aussi celles de certains dirigeants socialistes, en particulier le député de l’Essonne Julien Dray, co-fondateur de SOS Racisme et qui avait la main sur l’Unef et le syndicat lycéen Fidl. Ne dit-on pas que c’est lui qui était derrière les manifestations étudiantes et lycéennes de 1990 contre la réforme de l’Education de Lionel Jospin ? Le futur Premier ministre a toujours reproché à Dray d’avoir attisé en coulisses la contestation pour mieux permettre à Mitterrand de se poser en conciliateur avec la jeunesse. Le recrutement du jeune Mehdi Fateni pour en faire un futur cadre du parti peut ainsi faire penser aux débuts en politique, aux côtés de Dray, de Malek Bouthi et de Delphine Batho, tous deux proches d’un des deux scénaristes.

Bouthi trouve la série «réaliste», mais pour Batho, le rôle de Dray (ou de Rickwaert) dans le mouvement de l’époque n’est que pure invention. «C’est lui prêter une influence qu’il n’avait pas, et qu’il n’a plus», dit la députée des Deux-Sèvres, même si l’ancienne membre de la Fidl, le concède : la façon dont les fractions politiques et les syndicats lycéens tentent d’influencer parfois les «coordinations étudiantes» est bien réelle, elle. De même que la bataille sur le parcours de la manif, imposé à dessein par le Président de la République (avec peu de CRS) dans la série pour qu’elle dégénère en vandalisme et perde sa légitimité au vu de l’opinion à cause des casseurs, «ça, je l’ai vécu en 90».

Plus que les guerres fratricides et les intrigues politiciennes, Delphine Batho voit dans Baron noir «une façon dont ce quinquennat aurait pu être différent». Par exemple, beaucoup de socialistes auraient aimé voir François Hollande aller au bras de fer avec Bruxelles comme le fait Francis Laugier : non-respect des critères de Maastricht pour privilégier la réforme de l’Education, refus catégorique de payer les sanctions financières imposées par les voisins européens, pousser la Commission et l’Allemagne à la renégociation des traités en construisant un rapport de force supra-national au Parlement européen… Batho y décèle aussi une série féministe. «Ce qui est très vraisemblable dans Baron noir, c’est la façon dont les hommes politiques veulent toujours diriger les femmes. L’histoire de la série, c’est aussi la façon dont les femmes se libèrent de cette tutelle.» On n’en dira pas plus, pour ne pas «spoiler» une fois de plus la fin de cette première saison, mais à voir l’ancienne adjointe de Rickwaert, Véronique Bosso, humiliée par la municipale perdue à Dunkerque, et la Première secrétaire du PS Amélie Dorendeu, infantilisée à chaque épisode par le chef de l’Etat, reprendre les rènes du pouvoir aux derniers instants de la série, on ne peut pas lui donner tort.

 

Lilian Alemagna , Tristan Berteloot

Oscars 2016 : Chris Rock ironise sur les #OscarsSoWhite

Faire rire pour faire comprendre : voici la tactique de Chris Rock, maître de cérémonie des Oscars 2016 pour évoquer la polémique « Oscars So White ». Dans un véritable sketch, l’humoriste, acteur, réalisateur et producteur de 51 ans a tourné en dérision la question de l’absence d’afro-américains parmi les nominés et l’appel au boycott de Spike Lee, de Jada Pinkett Smith et de son époux Will Smith, du réalisateur Mickael Moore, ou bien encore du rappeur Snoop Dogg.

Chris Rock a présenté des séquence truquées de films où il s’était « incrusté (dans « The revenant », « The Danish Girl » ou « Seul sur Mars », pastiche dans lequel il réclame désespérément son rapatriement sur terre) :

Some of @ChrisRock’s favorite deleted scenes. #Oscarshttps://t.co/TwhpqMEfdK

— The Academy (@TheAcademy) 29 février 2016

Mais il s’est aussi lancé dans un état des lieux ironique de la situation des Noirs dans le cinéma américain. Et ce fut une pluie de grenades hilarantes :

Je suis ici aux Oscars, connus aussi comme les récompenses attribuées par les Blancs. Vous réalisez que s’ils nominaient les présentateurs, je n’aurais même pas eu ce job ! Vous seriez en train de regarder Neil Patrick Harris (acteur blanc qui avait présenté les précédents Oscars, NDLR), en ce moment. C’est la cérémonie la plus folle à présenter en raison de cette polémique. Aucun noir nominé. »

Pour autant, il se justifie de ne pas avoir boudé la cérémonie : « Les gens me disaient : ‘Chris tu devrais boycotter. Chris tu devrais démissionner (…)’ Comment se fait-il qu’il y ait seulement des chômeurs qui vous disent de démissionner ? (…) Alors j’ai pensé à démissionner. J’y ai pensé très sérieusement. Mais je me suis dit, ils vont quand même organiser les Oscars. Ils ne vont pas les annuler simplement parce que j’ai abandonné. Et la dernière chose dont j’ai besoin c’est de perdre un autre job face à Kevin Hart (humoriste et comédien noir, NDLR). »

Et d’ajouter plus tard :

Jada Pinket-Smith qui boycotte les Oscars, c’est comme si je boycottais la culotte de Rihanna : je n’y étais pas invité. »

De plus en plus grinçant, Chris Rock refait le film de la protestation et les relativise avec ces mots : « C’est la 88e Academy Awards. Ce qui veut dire que cette histoire d’aucun noir nominé s’est déjà produite au moins 71 fois. (…). Je suis certain qu’il n’y avait pas de noirs nominés en 62 ou 63. Et les Noirs ne protestaient pas. Pourquoi ? Parce qu’on avait de vraies choses contre lesquelles protester en ces temps- là. On était trop occupés à être violés ou lynchés pour se préoccuper de qui était le meilleur directeur de la photo. Quand ta grand-mère pend sous un arbre, c’est vraiment dur de s’intéresser au meilleur court-métrage documentaire étranger. »

A son avis, « si vous voulez des nominés noirs tous les ans, vous devez créer des catégories pour noirs (…). Vous en avez déjà pour les hommes et les femmes, réfléchissez-y. Il n’y a pas de raison valable d’avoir une catégorie du meilleur acteur et de la meilleure actrice (…). Si vous voulez des Noirs tous les ans, créez des catégories pour eux, comme le ‘Meilleur ami noir’.

Black Rocky

Et tandis que Sylvester Stallone (reparti bredouille dans la catégorie second rôle pour sa prestation dans « Creed: l’héritage de Rocky Balboa ») était dans la salle, Rock a encore ironisé sur la même thématique !

Les choses changent, on a eu un black ‘Rocky’ (Michael B. Jordan, NDLR) cette année. Oui, certains l’appellent Creed (…). ‘Rocky’ se passe dans un monde où les athlètes blancs sont aussi forts que les athlètes blancs. Donc ‘Rocky’ est un film de science- fiction. Il y a des choses qui se déroulent dans ‘Star Wars’ qui sont plus crédibles que celles qui se passent dans ‘Rocky’, OK ? »

Mais le présentateur de ces Oscars 2016 a ajouté quelques petites phrases plus sérieuses, comme ce « Nous voulons des opportunités. Nous voulons que les acteurs noirs aient les mêmes opportunités. » Ou encore : « La vraie question (…) c’est: est-ce qu’Hollywood est raciste? (…) Bien sûr ! Mais ce n’est pas le racisme auquel on est habitué. C’est un racisme de cercle ».

Jean-Frédéric Tronche

VIDEO. Oscars 2016 : Lady Gaga chante pour les victimes de viols

Lady Gaga n’a pas remporté d’Oscar mais a ravi les cœurs du Dolby Theater. Avec son interprétation de « Til it Happens to You », thème du film documentaire « The hunting ground », la Mother Monster a gagné une standing ovation et arraché des larmes à Kate Winslet ou encore Rachel McAdams.

Si l’Oscar de la meilleure chanson originale est finalement revenu à « Writing’s on the Wall » de Jimmy Napes et Sam Smith (B.O. de « 007 Spectre »), Lady Gaga est en effet sortie avec les honneurs de la cérémonie. S’accompagnant au piano, la chanteuse de 29 ans a interprété ce titre coécrit avec Diane Warren qui illustre « The hunting ground »(« Le terrain de chasse »), doc’ consacré aux agressions sexuelles commises sur les campus américains.

Victimes

Précédée par un discours du vice-président Joe Biden qui exhorte à un changement de « culture », cette performance a connu son acmé émotionnelle lorsque des victimes d’abus sexuels ont rejoint Lady Gaga sur scène, arborant des inscriptions sur leurs avant-bras telles que : « Survivant », « Ce n’était pas ma faute » ou encore « Ça m’est arrivé ».

Peu avant cette prestation, Stefani Germanotta de son vrai nom, avait adressé un tweet à la chanteuse Kesha, victime présumée d’un viol commis par son producteur Dr Luke :

Kesha, je penserai à toi ce soir. Ce n’est pas terminé, on se tiendra à tes côtés jusqu’à ce que tu sois libre de vivre une vie heureuse. Tout le monde le mérite »

.@kesharose I’ll be thinking of u 2nite. This is not over we’ll stand by u until you are free to live a HAPPY life. Everyone deserves that.

— Lady Gaga (@ladygaga) 28 février 2016

Une dédicace d’autant plus sincère que Lady Gaga avait elle-même été victime d’agression sexuelle, comme elle l’avait révélé en 2014.

Jean-Frédéric Tronche

Face à la crise agricole, les réponses évasives du monde politique

Soyez-en certain : les agriculteurs, les politiques les ont compris. A la question «Comprenez-vous cette colère ?», c’est l’unanimité. Florilège : «Oui, je comprends cette colère, je comprends ce qu’il se passe» (Jean-Vincent Placé, nouveau secrétaire d’Etat, lundi, sur France 2) ; «La colère agricole, on ne peut que la comprendre» (Florian Philippot, interrogé par Public Sénat) ; «Mais comment ne pas la comprendre ?» (David Cormand, secrétaire national intérimaire d’Europe Ecologie-les Verts) ; le député LR Christian Jacob évoque une crise «qui dure et d’une violence inouïe pour les producteurs».

Multipliant les pistes de recherche, les représentants politiques présents ce matin dans les médias ont pourtant peiné à avancer des propositions consistantes et détaillées pour tirer le secteur agricole d’une crise profonde.

Alors que les agriculteurs, «débordés par la paperasse», dénoncent notamment des «contraintes administratives insupportables», le néo-secrétaire d’Etat en charge de la Réforme de l’Etat et de la Simplification, Jean-Vincent Placé, fait partie des mieux placés pour aider les agriculteurs.

Pour l’ancien président du groupe écologiste au Sénat, «le cœur du débat» se situe dans «la crise de production, de surproduction, et donc la baisse de prix des cours mondiaux».

S’il n’explique pas comment la France pourrait faire entendre sa voix sur le sujet, Jean-Vincent Placé semble convaincu que les progrès viendront des réformes déjà initiées par le gouvernement : «Il y a des solutions nationales ; elles ont été mises en place par le Premier ministre et par Stéphane Le Foll [ministre de l’Agriculture]. C’est la question des aides d’urgence – 700 millions [d’euros, à l’été 2015, ndlr], c’est la question de la baisse des cotisations sociales et c’est aussi l’accélération du paiement des aides. […] La réalité, c’est la parole politique, ce sont les actes et dans quels délais on peut essayer d’aider ceux qui sont en difficulté.» Une interprétation visiblement à rebours de celle des agriculteurs qui, après François Hollande samedi, ont réservé un accueil glacial à Manuel Valls lundi.

«Traité transatlantique»

Prompt à fustiger «les responsables politiques de droite et de gauche [qui] arpentent ce salon pour ne rien annoncer de nouveau», Florian Philippot n’a pour autant, lui non plus, pas apporté davantage de réponses précises à la crise actuelle.

Au cours de neuf minutes d’interview consacrées à la seule question agricole, le vice-président du Front national a largement pointé du doigt – outre l’action des gouvernements successifs – le rôle de «Bruxelles», «la suppression des quotas laitiers» et le «traité transatlantique». Mais, en panne de solutions, il n’oppose qu’un hypothétique «coup de pouce à la production française» via la «mise en place d’un patriotisme agricole» dont il ne précise pas les modalités.

(à partir de 0’40 » sur la vidéo)


Pour sa part, David Cormand reconnaît que son parti, Europe Ecologie-les Verts, peine à se faire entendre du monde paysan : «Il y a parfois une incompréhension entre le projet écologiste et celles et ceux qu’il pourrait aider. Pourquoi ? Parce qu’il y a des inerties dans la société […] et, pour des gens qui sont déjà prisonniers d’un système et qui le vivent mal, leur dire en plus de changer, c’est très dur à entendre.»

Au micro de France Info, David Cormand a appelé à «un deal gagnant-gagnant avec les agriculteurs», qui permettrait la transition «d’une agriculture industrielle à une agriculture paysanne», sans davantage de précisions. Et de répéter : «Le salut n’est que dans le changement.»

(à partir de 2’15 » sur la vidéo)

Plusieurs fronts

Pour penser le renouveau de l’agriculture française, y aurait-il finalement mieux placé que Christian Jacob ? Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, lui-même ancien exploitant agricole, était l’invité de France Inter ce matin.

S’il a parfaitement résumé la situation à travers son cas personnel (le lait se vendait plus cher dans les années 80 qu’actuellement, alors que les charges se sont depuis multipliées pour les producteurs), noté le manque de réactivité du gouvernement face à la crise, le député de Seine-et-Marne est pourtant resté aussi flou que ses homologues.

Peut-être parce qu’il n’y a, dans l’immédiat, pas de solution claire et simple à apporter aux agriculteurs ? «Il n’y a pas la réponse clé qui va permettre de tout résoudre, et donc il y a plusieurs fronts. Il faut effectivement agir sur le plan national, sur le plan européen, sur la préparation des accords internationaux… Et tout ça justifie effectivement une explosion des agriculteurs et un sentiment de détresse affreux.»

Sylvain Moreau

A propos

FRANCE MEETINGS EST UN PETIT BLOG SANS PRÉTENTION SUR LE BEAU PAYS QU'EST LA FRANCE. C'EST DE L'ACTU, DE LA CULTURE, DE LA POLITIQUE, DE L'ECONOMIE... TOUT SUR LA FRANCE.